bienvenue
en Colombie,
dixit
l'ambassadeur !
Par La
Presse Canadienne
Le plan du
gouvernement fédéral de vendre du matériel militaire à la Colombie aidera à
stabiliser davantage le pays et contribuera à faire croître son économie, selon
l'ambassadeur colombien au Canada. Le bureau du ministre Baird a plus tard
expliqué que la liste avait été modifiée pour permettre la vente de véhicules
blindés de transport de troupes à l'armée colombienne.
Un avis
administratif publié en janvier indiquait que le ministre des Affaires
étrangères John Baird recommandait de modifier la liste des pays désignés pour
les armes automatiques pour créer «de nouveaux débouchés» pour les compagnies
canadiennes qui voudraient vendre des fusils d'assaut ou des véhicules blindés
à la Colombie.
La
Colombie tente de mettre formellement fin à sa guerre civile, qui dure depuis
49 ans, par des négociations avec des rebelles de gauche.
Lors d'une récente
entrevue, l'ambassadeur colombien Nicolas Lloreda a fait valoir que son pays
avait bénéficié de l'appui militaire qu'il reçoit des États-Unis depuis la fin
des années 1990 pour combattre les trafiquants de drogue et éradiquer les
champs de coca.
Selon lui,
la Colombie est «beaucoup plus sécuritaire», et l'économie colombienne prospère
en grande partie parce que la pays a pu professionnaliser ses forces
armées.
«Le gouvernement du Canada s'est montré intéressé à faire quelque
chose de similaire, à beaucoup plus petite échelle, et c'est ce que nous
explorons en ce moment», a indiqué l'ambassadeur.
Un expert
en prévention des conflits basé en Colombie, Javier Ciurlizza du International
Crisis Group à Bogota, a toutefois noté que même s'il n'a rien de mal intrinsèquement
à vendre des armes à l'armée colombienne, le Canada devrait insister qu'un
contrôle des droits de la personne accompagne une éventuelle vente de fusils
d'assaut ou de véhicules blindés à la Colombie.
Il a fait
valoir qu'avec la Colombie actuellement impliquée dans des pourparlers de paix
avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), il y avait des
implications sérieuses en matière de droits humains avec la vente de matériel à
l'armée colombienne.
«Nous voulons de la surveillance, nous voulons des
vérifications, nous voulons un dialogue qui permettra, dans ce cas-ci, au
Canada, de participer à une sorte de supervision de ce qui ce passe avec les
violations des droits de la personne», a-t-il expliqué disant que ces
vérifications permettront de s'assurer que les armes vendues «ne serviront pas
à tuer des paysans innocents dans la jungle.»
Le Canada
a un traité de libre-échange avec la Colombie qui a été critique par certains
qui affirmaient qu'il ne donnait pas assez de considération aux questions des
droits de la personne. Les deux pays ont aussi une entente de coopération
militaire.
Le site
Internet du ministère des Affaires étrangères indique que cette entente de
coopération militaire exposera les forces colombiennes aux «valeurs
canadiennes, y compris la nécessité d'incorporer et de promouvoir le respect
des droits de la personne dans le cadre de l'instruction militaire élémentaire
et dans les lignes directrices pour les opérations».
(Le ministre John Baird ci-contre)