lundi 25 mars 2013

Colombie, meurtre de l'avocat Luis Garcia Gonzalez

Chronique du chaos colombien :  
assassinat 
de Luís García-González 
et « génocide professionnel »

Par Lionel Mesnard

Le 21 mars 2013, un avocat colombien a été assassiné, entre Palmira et Cali (1), la personne qui l’accompagnait a été blessée par les tirs. Sur son blog José Muelas écrit (2) que c’était « Un bon avocat pénaliste avec plus de 30 ans d’expérience professionnelle » Et l’auteur réagit à cette mort en des mots d’une grande justesse: « Cet état des choses est intolérable, est tué qui défend la liberté et les droits humains pour le seul fait de les défendre et l’abjecte et exécrable violence liberticide s’impose sans que rien ne semble vouloir l’éradiquer ». 

Luís García González est le sixième avocat depuis le début d’année en Colombie a tombé sous les balles et sous l’anonymat de la presse internationale, il vient s’ajouter aux plus de 700 avocats assassinés ces dernières années. 

José Muelas parle du plus grand génocide professionnel au monde et met en ligne un conte très touchant de Luis Garcia Gonzales : « La mort en deux actes ». L’histoire d’Alonzo et de Madgerita… (3)

Il est difficile de faire part du sentiment que l’on peut avoir à la lecture de certains courriers qui arrivent dans la boîte aux lettres, quelques mots traduisant la situation : « c’est insupportable !.  

Comment saisir pleinement ces quelques mots, vous annonçant l’assassinat d’un avocat colombien ? Comment lui donner du sens, si ce n’est en prenant le temps d’écrire, d’exprimer en quoi cette nouvelle est importante, mais ne changera pas le court des choses en Colombie tant que le silence médiatique continuera à sévir.

Alors compliqué de faire un petit billet qui ne sera qu’une petite goutte dans ce désert de l’information. Quand tant d’autres sujets polarisent l’attention, ce qui se passe en Colombie devrait pourtant faire réfléchir sur ce qui pourrait attendre notre monde comme chaos. Un triste écho de ce qui s’y déroule depuis de longues années, mais pour pouvoir décrire l’horreur dans sa globalité, le travail reste encore à faire et ne se fera que le jour ou les armes se tairont dans ce pays. 

L’on tue semaine après semaine lâchement des femmes et des hommes au nom de différentes idéologies criminelles, celle-ci se cachant derrière de très forts intérêts économiques. Face à cela des anonymes, des personnes conscientes que ce pays doit changer se font canarder comme des lapins et règne l’indifférence la plus générale à l’internationale.

Depuis décembre 2012 et le vote du parlement européen de l’accord de libre-échange entre l’Europe et la Colombie, mais aussi le Pérou, les actes criminels contre les défenseurs des droits humains continuent, syndicalistes, amérindiens, paysans et juristes restent la cible privilégiée de balles assassines. 

10 millions d’hectares de terre ont été volé ces dix-sept dernières années à leur propriétaire, 4 million et demi de personnes ont du fuir la guerre, ce qui place la Colombie à la première ou deuxième place place pour le nombre de réfugié en interne dans le monde, etc…, etc…  

Oui, « c’est insupportable « ce compte morbide auquel les Colombiens sont renvoyés. C’est insupportable, pendant que cela pinaille à la Havane et que l’essentiel est ailleurs, et c’est tragique quand j’en présume l’indifférence de mes contemporains.

Que faire si ce n’est à nouveau de tirer sur le signal d’alarme, l’indignation n’est pas suffisante, le coup de gueule ne changera guère les choses, mais quand une amie est touchée dans son cœur et son âme, comment ne pas partager sa tristesse, en manifestant un certain malaise, ou ce qui s’apparente à une nausée certaine. 

Quand cessera l’hécatombe et que peut-on faire si ce n’est d’écrire sur la mort d’un anonyme civil et pour les dizaines de milliers de victimes non identifiées, qui elles ont disparu dans une fosse comme commune, le ventre d’un crocodile, ou bien sont partis en fumés dans des fours crématoires.

Des méthodes qui devraient faire réfléchir, une situation qui fait appel à dénoncer sans relâche les crimes commis par les forces paramilitaires et guérillas actives pour la bonne circulation des trafics qui alimentent la guerre et la circulation des armes. 

Sans parler de la misère touchant un Colombien sur deux dans un pays très riche, mais dont les inégalités sont les plus fortes après l’île d’Haïti en Amérique latine. Un tableau sombre qui vous laisse juge du pesant de la chose et l’actualité comme reflet du néant de la réalité.

Notes et articles en relation en espagnol :

(1) Annonce de l’assassinat par El  Pais.com (à Cali en Colombie), cliquez ici !

(2) Le blog de Josè Muelas, cliquez ici !

(3) Le texte du conte sur le blog de Luis Garcia Gonzalez, cliquez ici ! 


Soins et appuis aux personne victimes de la torture et de la violence politique :

NB : "Le centre de soins de l'Association Primo Levi, situé à Paris, accueille gratuitement des personnes qui ont subi la torture et la violence politique dans leur pays d'origine et qui sont venues chercher refuge en France, quel que soit leur statut administratif. 

Les spécificités de la prise en charge proposée : une approche pluridisciplinaire ; l'orientation psychanalytique ; le respect du rythme propre à chaque patient ; la prise en charge des enfants et des adolescents ; le recours à l'interprétariat professionnel."

Pour les contacter connectez-vous, au site de l’association Primo Lévi, cliquez ici !