mardi 26 mars 2013

Panama, l'église ne veut pas de la stérilisation gratuite

La loi sur la stérilisation
 condamnée 
par l'Église catholique

 


Par Ariel Moreno - Traduction de Sarah Labetoulle

L'Assemblée nationale du Panama a approuvé le 28 février dernier une loi qui permet aux femmes de plus de 23 ans ayant deux enfants ou plus de choisir de se faire stériliser gratuitement. L'Église catholique a réagi à cette loi en la personne de l'archevêque métropolitain José Domingo Ulloa qui a qualifié la mesure de “néfaste”.

La chaîne d'informations panaméenne TVN noticias (ES) explique sur son site internet :
Le projet de loi 196 dispose que la stérilisation féminine se fera sur demande de la femme majeure et capable ayant déjà eu un ou plusieurs enfants à son médecin traitant, sur recommandation médicale. Elle devra présenter une preuve qu'elle n'est pas enceinte certifiée par un établissement public. La stérilisation pourra également se faire sur demande du médecin, du tuteur ou de la personne légalement responsable de la femme atteinte d'une maladie mentale reconnue.
L'Église catholique a réagi à cette loi en la personne de l'archevêque métropolitain José Domingo Ulloa (ci-contre) qui a qualifié la mesure de “néfaste”. L'archevêque a également déclaré que cette loi menace le Panama d'un vieillissement de sa population, à l'image de beaucoup de nations européennes ayant pris des mesures similaires.

Les réactions de l'opinion publique panaméenne sont variées. Il y a d'un côté ceux qui pensent que la stérilisation est une décision individuelle de la femme et que l'Église n'a pas son mot à dire sur ce type de lois, tandis que d'autres expriment leur indignation face à cette loi “anti-vie”.

Ernesto Alvarado trouve que 23 ans c'est bien jeune, et ces femmes pourraient par la suite se repentir de leur décision. Dans Hora Cero (ES), il écrit :
El Peligro que percibo es lo referente a la edad de la persona. En España 1 de cada 100 personas que se ha practicado la esterilización con fines anticonceptivos, busca su des esterilización, por las siguientes razones: cambio de pareja, muerte de los hijos, mejora situación médica o social o razones psicológicas.
Pour moi, le danger provient de l'âge de la personne. En Espagne, une personne sur mille ayant subi une stérilisation cherche à revenir sur l'opération pour des raisons diverses : nouveau partenaire, mort des enfants, meilleure situation sociale ou de santé ou encore raisons psychologiques.
Pour Yohel Amat, l'Église catholique ferait mieux de résoudre ses problèmes internes avant de donner son opinion sur la stérilisation :
Pourquoi donc les porte-paroles catholiques viennent s'opposer à la stérilisation féminine volontaire alors que chez eux c'est le bazar ? 
Pour Alfonso Grimaldo chacun est responsable des décisions qu'il considère correctes concernant son corps :
Ton corps, ton choix. Toujours. Aucun d'entre nous n'accepterait que l'on nous dise comment vivre notre vie.
Xavier  demande à l'Église de ne pas imposer ses vues :
Gardez votre vision rétrograde de ce que devrait être la société à l'intérieur de vos églises et loin de l'assemblée, SVP.
Les avis sont partagés et il y aussi des chrétiens en faveur de la nouvelle loi, ce qui rend la réaction officielle de l'Église catholique plus confuse, comme le souligne Ana Loarraine J. :
Je ne sais pas vous mais moi j'ai même vu des religieux en faveur de la loi. Je ne comprends pas la position de Ulloa.
La loi n'a pas encore reçu la signature présidentielle mais il semble que la voix de l'Église catholique sera écoutée : le Président de l'Assemblée nationale a promis de discuter de certains changements avec le Président Ricardo Martinelli, selon le journal La Critica (ES) :
Gálvez a déclaré qu'il parlerait au Président Ricardo Martinelli pour voir comment peuvent être changés quelques-uns des thèmes contre lesquels l'Église Catholique a émis des objections.

Source : article et photo  Global Voices