lundi 18 mars 2013

Chili, deux femmes Mapuches dans la tourmente judiciaire

Harcèlement judicaire, 
violences policières et criminalisation
de Catalina CATRILEO 
et de Monica QUEZADA

Par Elena Varela – Notes et traduction de Libres Amériques

Catalina et Monica sont la mère et la sœur de Matthias CATRILEO, assassiné par les forces de l’ordre chiliennes, le 5 janvier 2008. Elena Varela (cinéaste), elle aussi a connu le harcèlement du pouvoir judiciaire chilien, quand elle réalisa son film « Newen Mapuche ». Elle a mis sur son profil Facebook, une déclaration sur la situation plus que difficile de la famille Catrileo et Quezada, suite à l’agression que les deux femmes mapuches ont connues au sein même du tribunal de Temuco au Chili, le 14 mars 2013.

Déclaration publique face au harcèlement, à la violence et à la criminalisation de Catalina CATRILEO et de Monica QUEZADA

Les organisations sociales, les collectifs, les médiateurs de Temuco et de ses environs, nous voulons par le biais de cette déclaration condamner cet acte, que le pouvoir politique et judiciaire a eu contre Catalina Catrileo et Monica Quezada, en prise avec ancien agent de police de l'État, qui était membre de la GOPE : Walter Ramírez. 

Suite à l'assassinat de leur fils et frère, Matias Catrileo Quezada (Ci-contre), dans le cadre de la réclamation des terres ancestrales du Peuple Mapuche, les deux femmes ont été intimidées, maltraitées et agressées par l'État du Chili. 

En raison de l’appareil répressif des juges, des procureurs et des policiers contre leurs répétées manifestations et expressions de ces dernières années, afin de réclamer la justice et la fin de l'impunité du meurtrier. Une problématique ayant touchée aussi ceux qui ont été solidaires et en soutien actif de la famille CATRILEO et QUEZADA.

Un exemple clair de la situation que la famille doit vivre est le jugement arbitraire que l’état veut imposer, en les criminalisant dans le cadre d'une accusation de désordre public concernant, les événements de 3 Janvier 2010, quand elles ont protesté dans les bureaux de l'Intendance du gouvernement régional de l'Araucanie.

Récemment, en plus des abus, de l'arbitraire et du manque de respect, il a été tenter de les désavantager dans leurs défenses, sans temps prudentiel pour cela, et il est à la fois, absolument méprisable et condamnable les agressions, dont elles ont fait l'objet à l’intérieur du tribunal, le 14 mars 2013. 

Pour cause, les actions insensées du juge Alejandra Garcia, qui, avec les déclarations non fondées du procureur régional Alberto Chiffelle démontre la discrimination et les abus de pouvoir de certains fonctionnaires de justice, qui n'ont aucun respect pour les droits fondamentaux des victimes.

Nous croyons que ceux qui prétendent être respectueux et défenseurs des droits humains, au niveau local et international, ne peuvent rester indifférents à ces aberrations. 

Il est inacceptable que dans un pays, dont les institutions prétendent être démocratique et juste, qu’un jeune Mapuche ait été assassiné et laissé libre son meurtrier, aggravant encore cette situation, du fait que sa mère et sa sœur ont été arrêtées fréquemment avec excès de la force par la police au Chili, transgressant les divers traités internationaux relatifs aux droits de l'Homme et en particulier les droits des femmes.


Nous appelons à manifester par différentes expressions, notre soutien à la famille Catrileo Quezada,  pour dénoncer les cas de persécution et de harcèlement, pour réclamer justice, afin de les accompagner dans ce jugement abusif et arbitraire, car il est inconcevable que la mort d'un jeune Mapuche puisse punir sa mère et sa sœur. 

Aux détenteurs du pouvoir d'assumer un double discours dans la présente et grave affaire, où elles sont réduites au silence ou à justifier des "arguments" banales, qui ne contribuent qu’à la construction d'une société ignorante et raciste.


                             Elena Varela - Newen Mapuche (VF)


La déclaration publique 
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