lundi 9 septembre 2013

Brésil-Haïti, protéger les migrants des trafics humains


Migration haïtienne au Brésil : 
Echanges entre 
des officiels brésiliens 
et haïtiens de la société civile 

Par Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR)

Une délégation du Conseil National de Migrations du Brésil a rencontré des représentants de l’Etat et de la société civile, le 5 septembre 2013, à l’hôtel Montana dans le cadre du projet « La recherche sur la migration haïtienne au Brésil et le dialogue bilatéral». Des fonctionnaires du Ministère des Affaires Etrangères étaient présents à cette rencontre coordonnée par l’Organisation Internationale de la Migration (OIM). Des représentants de plusieurs organisations locales intéressées à cette thématique dont le Groupe d’Appui aux Rapatries et Refugies (GARR) ont pris part également à ces échanges.

Promouvoir le partage d’expériences de gestion des migrations entre le Conseil National de l’Immigration du Brésil (CNIG) et ses homologues haïtiens, identifier des stratégies permettant d’assurer des flux migratoires sûrs et sécurisés entre les deux pays, garantissant le respect des droits des migrants et servant les intérêts de leurs pays d’origine et de destination, tel a été l’objectif de la rencontre.

Au cours de cette réunion, les membres du Conseil ont dressé un tableau de l’institution composé de représentants du gouvernement, d’organisations patronales et syndicales. L’accent a été mis sur l’attribution du Conseil dans le traitement du dossier des migrants haïtiens au Brésil.

Selon l’organisme brésilien, la législation nationale sur la migration, vieille de plus de 35 ans est désuète par rapport à l’ampleur de la migration mondiale. Vu les spécificités de la migration haïtienne vers ce pays suite au séisme du 12 janvier 2010, le Conseil a recommandé à l’état brésilien de prendre une résolution normative qui permettra de régulariser la situation des Haïtiens se trouvant sur le territoire.

Les membres du Conseil National de Migrations du Brésil ont aussi dénoncé les réseaux de trafiquants qui profitent de cette situation pour voler et exploiter les voyageurs en les exposant à toutes sortes de risques durant le voyage.

«Certains sont arrivés malades, fatigués et dépourvus de tout surtout quand ils empruntent les routes clandestines passant surtout par le Pérou ou la Bolivie.», ont-t-ils déploré.

Le Conseil a souligné que ces trafiquants font comprendre aux ressortissants haïtiens que le Brésil sollicite la main-d’œuvre haïtienne alors que la politique du Brésil dans ce dossier n’est qu’humanitaire.

Il a rappelé qu’au regard de la présence des Haïtiens qui constitue également une main-d’œuvre pour le Brésil, la thématique de la migration du travail va être discutée au niveau du Conseil.

Jusqu’en juin 2013 il y avait environ 12204 Haïtiens arrivés au Brésil de manière régulière.

Le Conseil insiste sur le fait que la régularisation de la situation des Haïtiens au Brésil n’est pas un programme du gouvernement mais plutôt une réponse par rapport à la situation d’urgence que connaît Haïti après le séisme.

Le Brésil a adopté l’option de la nationalité par le sol et les Haïtiens-nes nés au Brésil sont du même coup des Brésiliens, a précisé un membre du Conseil.

Des ateliers de travail ont ponctué ces échanges tenus le 5 septembre 2013

Les participants-es étaient invités à réfléchir sur les thèmes suivants : 

- La politique migratoire visant à gérer de manière responsable la question entre le Brésil et Haïti ; 

- La communication consistant à identifier les voies et moyens par lesquels les potentiels migrants haïtiens peuvent être mieux informés sur les exigences relatives à l’émigration au Brésil et les opportunités dans ce pays ; 

- Et l’identification des mesures opérationnelles spécifiques pouvant être prises en compte pour lutter contre le trafic et la traite de personnes.

Aux termes de ces trois ateliers, il a été décidé de monter une commission de suivi, composée des représentants du Ministère des Affaires Etrangères et des organisations de la société civile haïtienne. Cette commission qui sera appuyée par l’OIM envisage de travailler de concert avec le gouvernement et le Parlement haïtien en vue de l’élaboration d’un accord bilatéral entre le Brésil et Haïti sur la base des conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et des Nations Unies traitant des dossiers relatifs aux migrations.