vendredi 27 septembre 2013

Pérou, la forêt Amazonienne menacée par la monoculture

Le palmier à huile 
menace les forêts 
en terre amazonienne 

Par Otramérica/ IDL Reporteros – Traduction de Libres Amériques

Les projets de l’extraction minière ont provoqué une grande part de l’échec environnemental du continent. L’on parle moins des projets agricoles de la monoculture, qui ont généré de grave détérioration dans diverses parties du monde. IDL Reporters, présente une initiative du Groupe Romero, en Amazonie péruvienne, qui prétend remplacer la forêt vierge par des palmiers africains (autre nom du palmier à huile).

En plus de l’effet néfaste causé par la déforestation des entreprises minières au Pérou et sur le continent, le palmier à huile à son quota, la culture a été promue comme une alternative en récupération des terrains occupés de la déforestation par la coca, récemment est apparu un projet du Groupe Romero, dont l’objectif est de raser 23.000 hectares (23 kilomètres carrés) de forêts primaires.

C’est ainsi que le dénonce IDL Reporters du Pérou, (au dessus les journalistes en photo) qui a signalé cette semaine 4 projets du groupe Palmas – faisant partie du Groupe Romero – ces projets vont créer un désastre  environnemental, s’additionnant à ceux qui depuis des lustres sont venus raser l’Amazonie. La zone équivaut à 24 fois le district de Miraflores (à Lima)

Sous le slogan du progrès pour tous et le combustible « propre » des années 2000, le gouvernement péruvien a déclaré d’intérêt national la culture de la palme à huile, qui jusqu’à cette date occupe déjà plus de 57.000 hectares de forêt péruvienne.

En plus de quelques projets coopératifs ou de l’Etat, la plus grande progression de la culture de la palme à huile s’est produite dans le cœur du Haut Huallaga, à Palmas del Espino – (propriété) du Groupe Romero -, près de Uchiza depuis l’année 1979, qui a su se maintenir durant le boom de la cocaïne et du narcotrafic dans les années 1980, et avec la présence du Sentier Lumineux  (groupe armé d’obédience maoïste).

IDL signale les dures conditions dans lesquelles survie le site de Palmas de Espino pendant ces années dans le livre de Francisco Durand (en photo), « Les Romero : foi, gloire et fortune », où il est relaté qu’ils résistèrent aux attaques, aux menaces, avec un très fort coût d’investissement, transportant le produit en avion, auquel seul un groupe très riche pouvait résister.

Mais de la même façon, pendant que l’avion de Palmas del Espino transportait  l’huile à Lima, l’avion de la Banque du Crédit faisait de même avec les abondantes devises, que sa succursale en activité captait à Tocache.

La culture du Palmier s’attaque à la forêt vierge

Si bien il est certain que "Palmas del Espino" a généré des progrès, et une alternative économique pour le Haut Huallaga, où il a été décidé de substituer les cultures illicites, et ce dans des zones où seraient les plantations du palmier africain (ou à huile) devraient s’étendre, pas en commençant par raser la forêt vierge.

Les bas coûts, le fait que de grandes extensions de terres ne soient pas habitées, et le fait de n’avoir pas acheter la terre, à pour influence une extension dans ces zones, bien qu’il existe une protection légale pour la forêt vierge au Pérou. Où va en augmentant la prise de conscience sur les espaces naturels et la nécessité d’une forêt disposant d’une riche biodiversité, que n’offre pas la monoculture.

Mais le vide légal – auquel fait face le Ministère de l’Environnement (dépendant) du Ministère de l’Agriculture – permet que se glissent ces projets, au nom de la dénommée « Capacité d’Usage Principal de la Terre », et dans beaucoup de cas, s’il s’agit d’une équipe technique désignée, déterminant si une forêt primaire (ou d’essences locales) est apte (ou pas) pour l’agriculture. Et s’il est possible de déboiser au moyen de la taille, du brûlis, ou un autre mécanisme.

Par ailleurs, et de manière contradictoire dans ce cas, il faut souligner la loi forestière N° 27.308, qui stipule que les forêts primaires ne peuvent être à des fins agricoles utilisées ou pour d’autres activités touchant sa couverture végétale. 

Mais le critère de « production » s’impose.

Le Groupe Palmas aime le vide légal

Actuellement, protégé par le vide légal relaté précédemment, fait appel à la « Capacité d’Usage Principal de la Terre », qui lui permet d’exploiter 34.268 hectares de forêts dans le Département de Loreto – situé au nord-ouest du Pérou.


Les Etudes d’Impact d’EIA, qui ont fait le même travail signalent que 20.947 hectares correspondent à des forêts primaires, où ils prétendent cultiver 16,719 hectares de Palmiers à huile (connu aussi comme le palmier africain).

Les “raisons” du Groupe Palmas

Dans une première réponse, le conseiller du Groupe Palmas, Carlos Ferraro, assure que nulle part, l’étude ne fait mention de « forêt primaire », et que pour autant cette menace ne serait pas telle. Ainsi, il se contenterait de raser des zones de « bois de production courante »,  a ajouté le responsable de la communication du Groupe Palmas, Monsieur Víctor Melgarejo.

Les deux représentants de l’entreprise ont été désignés par la gérance, comme leurs portes paroles, suite à la réponse négative du secrétaire général, Ronald Campbell, d’accorder un entretien à IDL Reporters Pérou.

Les portes paroles changèrent leur réponse à l’idée d’être interpellé avec des cartes en main par les reporters d’IDL Pérou.

Monsieur Melgarejo affirme que « si, c’est une forêt de production primaire, nous n’allons pas y entrer », « et encore, quand, éventuellement, nous nous sommes rendu compte, si (quelque chose) nous a échappé, ils verront, que nous allons pas donner de permission et que, nous n’avons pas été aveuglé par le sujet », soutient-t-il.

Mais le panorama est qu’au moins, un des 4 projets du Groupe Palmas ont déjà obtenu un permis partiel du ministère de l’Agriculture, et sur l’impact environnemental. Et malgré, un climat de pressions, d’autres fonctionnaires maintiennent leurs observations sur les études du sol. 

Faut-il encore savoir que les études de l’impact environnemental, incluant ceux de sols, sont réalisées par l’entreprise concernée, pendant que les experts de l’agriculture devraient faire des inspections, ils se voient contraint à réviser seulement les rôles, pour que ne se manifeste pas de présupposé assigné pour se mobiliser, dénonce IDL Reporters.

Regards extérieurs sur l’impact environnemental

L’ONG anglaise Environmental Investigation Agency - dont les sigles coïncident avec EIA - enquête sur les délits en rapport avec les espaces naturels dans le monde depuis 1984, elle a comparé les études d’impact environnementaux du Groupe Palmas avec les cartes et les positions : de l’Institut National des ressources naturelles (Inrena), du Ministère de l’Ecologie (Minam), de l’Institut de Recherche sur l’Amazonie péruvienne (IIAP) et des images du satellite Landsat.

Après avoir effectué (cette étude comparative), la cartographie a conclu que, si les 4 projets étaient approuvés : Santa Cecilia, Maniti, Tierra Blanca et Santa Catalina, il serait rasé 23.143 hectares de forêts primaires et bois de production courante, pour planter des palmiers à huile, c’est-à-dire 6.424 hectares, de plus que ce que le Groupe Palmas a spécifié.

Pour sa part, le ministère de l’Environnement a envoyé un signal à la présidence du Conseil des Ministres, en exprimant sa préoccupation pour ces projets. Pendant que le 16 juillet passé, le ministère de l’Agriculture approuvait l’étude d’impact d’un des projets du Groupe Palmas, Manití, de la même manière que le projet Santa Cecilia, en attente d’approbation, qui se réalisera sur un bois de production courante.

Si le Groupe Palmas avance au Ministère de l’agriculture, il doit faire face, non seulement à l’opposition, sinon aux  demandes judiciaires de divers ordre. Actuellement, il existe 5 actes judiciaires contre le Groupe Palmas concernant la déforestation  de 900.000 hectares de bois.

Pendant que le ministère de l’Agriculture approuve, les demandes sont autres devant l’Etat, comme c’est le cas, devant la Procurature des délits environnementaux du Ministère de l’Environnement, et la Procurature de San Martín, spécialisée sur les questions environnementales.

L’avancée du palmier à huile (ou palmier africain) a été réalisée au coût d’une grave déforestation, qui menace de se transformer en s’accentuant en un danger massif, parce qu’il ne s’agit pas seulement du Groupe Palmas du Groupe Romero.

Les entreprises du même secteur cherchent à élargir leur frontière agricole à l’encontre de l’Amazonie, et que d’autre part des groupes étrangers sont aussi entrés en jeu avec des objectifs de plantation, et, par conséquent (en favorisant) la déforestation.

Vidéo institutionnelle du groupe ROMERO pour le 30ème anniversaire de Palmas de Equino (en espagnol) :



Source : Otraamérica - IDL Reporteros (Pérou)