Colombie: Segovia ou le nouveau Far-West colombien
Récit d'un voyage...
Par Juliette Müller, et PBI
« Hier soir on a entendu des coups de feu très près de la zona urbaine de Segovia » commente une femme assise a mes cotés. Et le chauffeur de rétorquer que « cinq personnes ont été assassinées il y a peu dans la cantine d’un petit village près de Remedios », le long d’une route qu’il fréquente régulièrement.
Récit d’un voyage au cœur de la principale zone aurifère de Colombie
Dans le vieux bus qui nous mène ce jour la de Medellin a Segovia, la proximité avec les autres passagers nous permet de surprendre, malgré nous, quelques unes de leurs conversations.
Au début asphaltée et comparable à n'importe quelle route européenne, la route serpente parmi les collines et quitte progressivement l’environnement urbain pour se rapprocher des contreforts de la Sierrania de San Lucas, chaine de montagne quelque peu isolées entre les provinces de Santander et d Antioquia. Apres environ 5 heures de route dans une chaleur étouffante, on atteint le gros village de Remedios, qui nous indique que l on touche bientôt au but. Encore une vingtaine de minutes et l on entre dans Segovia, notre destination finale.
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Juliette Müller est partie en Colombie en décembre 2011 pour travailler aux côtés de l’équipe de Barrancabermeja (Magdalena Médio). Elle vient de rédiger un article pertinent, inspiré par l’une de ses journées de travail dans la région de Segovia, dans lequel elle parle de la violence contre les populations civiles ainsi que des différents acteurs désirant avoir mainmise sur les richesses minières: les petits exploitants locaux, les multinationales avec l’assentiment des autorités et des groupes criminels (BACRIM, FARC, ELN). Activités illégales
Les habitants de la région exploitent depuis longtemps et de manière artisanale les ressources naturelles de leur région. Or, le gouvernement souhaite que la Colombie se profile en tant que puissance minière à l’horizon 2019 et facilite l'entrée aux entreprises étrangères. Les petits mineurs locaux doivent maintenant disposer d’un titre officiel pour continuer à exercer leur activité, titre dont les conditions d’obtention sont très difficiles à remplir. Sans ce papier, leur travail devient illégal aux yeux des autorités qui semblent privilégier les grandes entreprises minières étrangères.
ONG locales et PBI
Parmi d'autres organisations, l'ACVC (Association paysanne de la vallée du fleuve Cimitarra) s’engage pour que les habitants de ces zones rurales soient au courant de leurs droits et les aident à légaliser leurs activités minières et à conserver ou récupérer leurs terres. PBI accompagne cette organisation depuis 2007, car ses membres sont victimes de menaces et d’autres violations des droits de l’homme (assassinats, déplacements, torture, etc.).
Source : Peace Brigades International
