vendredi 30 novembre 2012

Equateur-France, renforcement des coopérations judiciaires

Coopération entre 
l’Equateur et la France 
sur les questions 
pénitentiaires et judiciaires

Par Libres Amériques

Et signature d’un accord avec l’OEAen matière d’extradition et d’échanges d’informations. La ministre de la Justice, Madame Christiane  Taubira s’est rendue le 28 et 29 novembre en Equateur, à l’occasion de la 9ème Réunion des ministres de la Justice des Amériques à Quito, sous l’égide de l’Organisation des Etats Américains (OEA). A cette occasion divers accords ont été signé, et l’on doit noter une volonté de coopérer sur les questions judiciaires et pénales et notamment avec l’Equateur, dont la ministre a salué les efforts réels en matière d’amélioration de la justice.
En Amérique Latine et dans les Caraïbes, seulement 30 % des usagers latino-américains ont trouvé satisfaction dans leurs services de justice en 2011, selon LATINBAROMETRO. 

De nombreux pays sont confrontés à des problèmes spécifiques et s’il existe des avancées sociales et économiques chez la majorité d’entre eux. La justice  (son organisation et son fonctionnement), aussi demande à être réformé pour l'assurance d'une meilleur service rendu aux usagers ou victimes.

Il n’est donc pas étonnant de constater qu’un pays comme l’Equateur, très décrié par ailleurs sur la politique menée par le Président Rafael Correa, a fait des progrès très significatifs dans l'organisation et le fonctionnement de sa justice.

C’est sur le thème d’une coopération renforcée, que s’est engagée la visite de deux jours de Madame Taubira accompagnée d’une délégation et de rencontres avec les ministres des états latino-américains et des Caraïbes.

Signature d’un accord avec l’OEA

Lors de son déplacement à Quito, la ministre a déclaré à la presse, qu’elle était venue, non pour apporter de « l’aide », mais pour coopérer et faciliter de plus larges « échanges d’idées ».

En poste depuis 6 mois, elle a aussi souligné, qu’elle était elle-même amener à réformer la justice en France. Pouvant ainsi apporter une expertise sur les dossiers dont elle a la charge depuis juin 2012 (délinquance juvénile, système pénitentiaire, changement constitutionnel sur l’indépendance des procureurs, mariage pour toutes et tous, …).

« En France, nous faisons également des réformes, et quand dans le cadre de la coopération, nous envoyons des équipes en Équateur ou dans d'autres pays, il s’agit d’un échange d'idées et non l'exportation du système français, mais d'expliquer comment nous le faisons», a-t-elle dit.

Lors de cette visite, un accord a été signé entre la France et l’Organisation des Etats Américains, dans le cadre d’une coopération ou d’une entraide juridique en  matière pénale et d’extradition. « Ce texte acte de la participation française au réseau continental d’échange d’information en vue de l’entraide juridique en matière pénale et d’extradition », à préciser le Ministère de la Justice.

Madame Taubira s’est aussi entretenue avec son homologue équatorienne, Johanna Pesántez, et les ministres de la Justice de Colombie, de Bolivie, de République dominicaine et du Chili. Le ministre chilien de la Justice se rendra à Paris la semaine prochaine.

Séance d’installation de la Cour constitutionnelle de l’Equateur et délégation française

La Cour constitutionnelle a tenu sa séance solennelle d’installation pendant la visite à Quito de la ministre française. Christiane Taubira a salué ce « symbole », manifestant un intérêt tout particulier pour le fonctionnement de cette juridiction, emblématique de la réforme des institutions équatoriennes.

La Garde des Sceaux, lors de son séjour, était accompagnée de la sénatrice Madame Catherine Tasca, ancienne ministre et membre de la commission des lois, et rapporteur du budget justice (volet justice judiciaire).

La ministre et sa délégation ont également visité l'Unité spéciale de la famille, des femmes, des enfants et des adolescents, situé dans le centre de Quito.

Renforcement de la coopération en matière de Justice entre la France et l’Equateur

Le président du Conseil de la magistrature, Paul Rodriguez à échanger avec Madame Christiane Taubira, jeudi 29 novembre, lors d’une réunion en vue de définir les domaines de collaboration, pour aider à améliorer sur plusieurs points  l’administration de la justice en Équateur.
Moniseur Rodriguez a fait part des besoins de son pays  sur des questions telles que, la formation sur la criminalité informatique, la préparation des juges à traiter les audiences et le système pénal.

Le président du Conseil de la magistrature a rappelé qu'il y a six mois, il s'est rendu en France à l'École Nationale de la Magistrature à la recherche de nouvelles idées. Et selon Paul Rodriguez « Il est possible de fixer (dès à présent) un agenda pour la mise en œuvre de ces échanges».
La Garde des Seaux a souligné « l’attachement de la France à la coopération multilatérale en matière de Justice et son intérêt tout particulier pour les réformes profondes des systèmes judiciaires des pays d’Amérique Latine, en particulier celle engagée par le gouvernement équatorien. »

De même, la ministre a annoncé une accélération du calendrier de coopération entre la France et l’Equateur.  Devant se traduire prochainement par :

- la signature d’un accord bilatéral de coopération institutionnelle entre le Conseil de la Magistrature de l’Equateur et la Cour de Cassation de la France ;

- le renforcement de la formation des juges par des échanges entre ce conseil national de la magistrature équatorien et l’ENM (Ecole Nationale de la Magistrature) en France ;

- l’approfondissement  de la coopération technique pénitentiaire, en lien avec l’Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire.

Il serait malveillant de ne pas constater, que ce voyage officiel a été fructueux en matière d’échanges et coopérations futures en matière de justice. C’est aussi un beau pied de nez de Madame Taubira, qui sert régulièrement de souffre-douleur à la droite et ses extrêmes en France.

Il s’agit là d’une reconnaissance internationale et une manière de saluer le travail important de la ministre à l’amélioration de nos rapports avec cette région du monde, dont il sera peu fait part dans la presse et radios et télévisions… de son pays.

Par ailleurs, en début de semaine, le ministre français, Benoît Hamon en charge de l’économie sociale et solidaire s’est rendu au Venezuela, pays qui a vu  un nombre important de création de coopératives (environ 60.000 depuis 2004) et connu en France la création de 500.000 emplois, ces dernières années.

Il est à souhaiter que ces visites ne soient pas des cas d’exception, et qu’il soit pris en compte les apports mutuels qui peuvent découler d’une coopération renforcée entre la France et l’Amérique Latine et au sens plein. 

A moins de ne vouloir en rester sur les ruines de Louis XVI et de Napoléon 1er et du troisième du nom, dans nos échanges avec le continent américain et ibérophone… mais c’est une autre histoire.


Sources : sites Confirmado.net, 
Andes.info (Equateur)