Opération E.
un film de Miguel Courtois
en salle le 28
novembre 2012
Quand la fiction dépasse la réalité… ?
Par Libres Amériques
Une coproduction franco-espagnole, le film a été tourné en
Colombie, et Luis Tosar, l’acteur principal a reçu au Festival de Biarritz le
prix d’interprétation masculine en octobre 2012. Basé sur des faits réels, il
s’agit toutefois d’une fiction, d’une dramatique se déroulant en Colombie
(Durée 1h49) du réalisateur franco-espagnol Miguel Courtois-Paternina.
Paysan colombien José Crisanto, vit en pleine jungle dans des
conditions difficiles avec sa femme et ses enfants. Les FARC vont lui confier
le bébé (le petit Emmanuel) de leur otage Clara Rojas (ex. codétenu d’Ingrid
Betancourt). José Cristanto, va malgré lui se retrouver pris entre les FARC et
des fonctionnaires du gouvernement colombiens… Il finira en prison, et il restera incarcéré pendant 6 ans.
Bande annonce - Opération E. de Miguel Courtois
Resituer
l’histoire du film dans le cours des événements
(…) Emmanuel est l’enfant né dans la jungle d’une otage des
FARC, Clara Rojas, enlevée le 20 juin 2004, aux côtés d’Ingrid Betancourt. Deux
ans après son enlèvement, elle met au monde Emmanuel, conçu avec un Guérillero
des FARC.
Au bout de huit mois, on lui enlève le bébé. Très malade, le
nourrisson est confié à José Crisanto Gomez, un paysan de La Paz (dans le
sud-est de la Colombie) afin qu’il le fasse soigner par son beau-père «
guérisseur ». Le paysan n’a pas le choix ; les FARC menacent la vie de sa
famille. (Il a déjà 5 enfants). José Crisanto est contraint, pour la survie de
l’enfant, de conduire ce dernier dans une maison de santé, puis à l’hôpital,
sans en référer aux FARC. Soupçonnant un mauvais traitement, les services
sociaux lui enlèvent Emmanuel. José Crisanto n’en saura pas plus avant trois
ans…
Le film raconte l’histoire qui s’est déroulée loin de toute
célébration médiatique… où comment la vie ordinairement déjà assez compliquée
d’un paysan colombien s’est transformée en enfer absolu sous les feux conjoints
de la pression internationale, des rivalités inter-états (Chavez/Uribe) et de
la course poursuite entre les FARC et les services secrets colombiens, parce
que chacun voulait récupérer pour son plus grand bénéfice, Emmanuel, l’enfant
otage. (Source : Ajoz films)
Opération E. "le camp des Farc"
Extraits d'un entretien avec le réalisateur
Numéro 273 d’Espaces Latinos
(nov.-déc. 2012)
Vous aviez un point de vue sur ces événements ?
Miguel Courtois : Nous, on a pris un point de vue dès
le départ que l’histoire que l’on raconte est l’histoire vraie. C’est un point
de vue dont je suis assez fier car à l’époque où on a lancé le film, Crisanto
(à qui les FARC avaient confié Emmanuel) était en prison pour enlèvement,
participation à des bandes armées, faux témoignage, choses très très graves. Je
prenais le risque de passer trois ans de ma vie pour raconter le procès de
quelqu’un accusé d’enlèvement d’enfant. Mais moi j’avais la conviction absolue
que notre thèse était la bonne et qu’il était une victime. Quand on a terminé
le tournage en mai 2012, la justice colombienne a libéré Crisanto, donc en me
donnant raison. C’est une histoire validée par la justice. On peut être content
parce que ce n’était pas gagné d’avance. Si l’on avait fait polémique, s’il
avait été condamné à dix ou quinze ans de prison, on ne verrait pas le film de la même façon. On dirait qu’il
a un point de vue différent de celui de la justice.
Où avez-vous tourné ?
MC : Je voulais absolument tourner un film authentique,
et en Colombie. Ce ne fut pas simple car les producteurs se demandaient
légitimement si l’on ne ferait pas mieux de tourner au Mexique. Et moi j’ai dit
non. Et il fallait tourner au plus prés des zones où s’était déroulée
l’histoire. Il ne s’agissait pas de prendre des risques, de se faire prendre en
otage, mais on a tourné à moins de cent kilomètres des zones des FARC. Alors le
spectateur sent que l’on ne triche pas. Si le film fonctionne, si l’émotion
fonctionne, le cœur du spectateur comprend qu’on ne triche pas, qu’on n’est pas
en train de lui raconter des bobards, qu’on n’est pas en train de fabriquer un
cinéma, mais qu’on est dans un sentiment authentique. Quand ça marche, c’est
aussi pour cela.
"Operation E" - Miguel Courtois Paternina - FesTiVi 2012
Biographie de Miguel Courtois-Paternina
Il est réalisateur, producteur et scénariste franco-espagnol,
et il est âgé de 52 ans.
Il a commencé comme professeur de philosophie avant de
devenir reporter à l'agence SIGMA. En 1986, il réalise son premier film Preuve
d'amour avec Gerard Darmon et Anaïs Jeanneret. Depuis il n'a cessé de tourner, tant
pour la télévision qu’au cinéma, en France et en Espagne, alternant films de
genre et films engagés.
Filmographie :
El Lobo (2004) est son premier long-métrage espagnol, il a
notamment remporté le prix de la mise en scène au festival de Miami et le grand
prix du festival FanTasia du Canada.
En 2010, il tourne Le Piège afghan avec Marie-Josée Croze et
Samuel Le Bihan, en partie tourné à Kaboul.
En 2012, "Operación E" le dernier long métrage, il a
déjà fait l'objet d'une dizaine de sélection dans des festivals internationaux
qui lui ont valu plusieurs prix. Interprètes principaux du film : Luis Tosar,
Martina García, Gilberto Ramirez.
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