vendredi 12 avril 2013

Colombie/Canada, une entreprise viole les droits sociaux

 La Pacific Rubiales Energy : 
une canadienne 
au banc des accusées


Par PASC (Canada)

C'est dans le cadre de sa campagne contre les profiteurs canadiens de la guerre en Colombie que le PASC participera à une initiative des organisations sociales colombiennes à l'été 2013 : un tribunal populaire sur les agissements de certaines entreprises étrangères en Colombie. La pétrolière canadienne Pacific Rubiales Energy est visée par cet exercice. Cette pétrolière exploite des champs pétrolifères où travaillent, en sous-traitance, environ 14 000 ouvriers dans la région de Puerto Gaítan et Campo Rubiales (département du Meta).

Un conflit social important entre les travailleurs, la population et l'entreprise frappe la région depuis deux ans. 

Pacific Rubiales est dénoncée par des organisations sociales colombiennes et canadiennes pour son non-respect des droits des travailleurs, pour son utilisation des forces armées pour réprimer la contestation à son endroit, pour diverses menaces à l'endroit de syndicalistes, ainsi que pour plusieurs violations aux droits humains, sociaux, environnementaux et économiques des communautés autochtones et paysannes de la région.
 

Rappelons que le 11 décembre 2012, un opérateur et électricien de la société Termotecnica, sous-traitante pour Pacific Rubiales, Mr Milton Enrique Rivas Parra, a été assassiné. 

La veille, il avait reçu des menaces de mort en raison de son activité syndicale au sein de la USO et de l'Assemblée permanente des travailleurs de Puerto Gaitan. Des responsables de l'entreprise ont affirmé que Mr Parra n'était pas employé de Termotecnica au moment de son assassinat...

Règle générale, les entreprises sous-traitantes pour Pacific Rubiales émettent des contrats de travail de 28 jours sans garantie de renouvellement, ce qui est une judicieuse stratégie pour éviter toute responsabilité face aux travailleurs. Suite à l'assassinat de Mr Parra, le PASC et plusieurs organisations et syndicats canadiens ont écrit à l'ambassade canadienne en décembre dernier et ont reçu une réponse du Ministère des Affaires Étrangères.

Cette réponse stipule que le Canada est très préoccupé par la situation des droits humains en Colombie et alerte fréquemment le gouvernement colombien à ce sujet, mais considère que celui-ci a fait de grands progrès, entre autres grâce au millions investis par le MAE en Colombie à travers du Global Peace and Security Fund (GPSF)...
 
La canadienne Pacific Rubiales se retrouvera au banc des accusés lors d'une audience populaire qui aura lieu en Colombie le 13 juillet prochain, afin de mettre en lumière des agissements criminels dont sont complices les entreprises canadiennes à l'étranger et faire pression sur le gouvernement Harper pour qu'il cesse d'être un spectateur complaisant des violations de droits humains dont les compagnies bénéficient. Dans cette optique, le PASC et ses alliés mobiliseront une délégation canadienne : contactez-nous afin de participer à cette audience!
 
Par ailleurs, début mars, nous apprenions qu'un tribunal colombien avait émis une décision d'arbitrage défavorable relativement aux activités de Pacific Rubiales en Colombie. L'entreprise devra renoncer à 10% de sa part de la future production d'un champ pétrolier et gazier de Colombie pendant une période de 20 mois, au profit d'Ecopetrol. 

Malgré le fait qu'un porte-parole de l'entreprise ait lui-même affirmé à la radio colombienne que cela ne représentait pas une perte importante pour la compagnie, la canadienne envisage d'aller en appel de cette décision pour renverser ce jugement en sa défaveur.

Elle pourrait en dernier recours faire appel en vertu de l'accord de libre échange Canada-Colombie.

Publié dans le Bulletin "profiteurs" en mars 2013 




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