et réponse de paix
du président
Hugo Chavez
Hugo Chavez
Par Hugo Chavez Frias (1954/2013) – Notes et Traduction de Lionel Mesnard
Ce texte a été rédigé le 1er août 2010, par Hugo Chavez,
c’est en quelque sorte un témoignage posthume, d’un homme qui a eu un rôle
prépondérant dans l’ouverture d’un dialogue de paix au sein de la société
colombienne. Il a eu aussi une place importante dans la libération de certains
otages « politiques » comme Ingrid Betancourt. Si une chose a
marqué son temps à la tête du Venezuela, c’est sa volonté de refuser
l’affrontement militaire, quitte à montrer sa force, mais ne jamais l’exercée.
Il y aurait de quoi critiquer son « pacifisme » multipolaire et son art des compromis,
mais nous sommes loin de certaines caricatures ou larmoiements excessifs.
S’il pouvait manier l’insulte contre certains de ses adversaires locaux ou étrangers, en dehors de certains dérapages ou amplifications médiatiques de ses propos, il reste un militaire qui n’aura jamais fait la guerre, ni tiré un coup de feu sur une personne sans défense. A tous ceux qui ont pu rire ou se gausser de son lien à Simon Bolivar, il est regrettable de leur dire, qu’ils n’ont rien compris au personnage politique, maintenant historique et du même tonneau que son mentor spirituel.
Son histoire s’écrira lentement et les historiens nous
aiderons à mieux comprendre les ambitions qu’il avait pour l’Amérique latine et
au-delà. Quand on lit une certaine presse idolâtre nous expliquant qu’il a vécu
dans la misère ou la pauvreté, c’est tout aussi idiot. « Hugo Chavez est
venu au monde au sein d’une famille très pauvre » dixit Ignacio Ramonet.
Ses parents toujours vivants sont aujourd’hui à l’abri et ont hautement profité
de l’accession de leur fils à la tête du pays, le père d’Hugo Chavez est devenu
trois fois gouverneur de l’état de Barinas jusqu’en 2008.
Ses deux parents étaient instituteurs, pas
vraiment des traînes misères, même si l’on doit admettre que les enseignants au
Venezuela sont très mal payés et que sept enfants correspond à une famille
nombreuse. Mais de la à tirer des larmes sur son passé miséreux, c’est
lamentable et n’avoir pas compris la sociologie de ce pays, c’est assez
déroutant. Confondre la toute petite classe bourgeoise vénézuélienne avec le
peuple majoritairement pauvre et illettré (jusque dans les années 1960) a de
quoi faire sursauter, et de tenter de rétablir un peu de vérité, quand d’autres
croient la détenir.
Hugo Chavez contrairement a beaucoup d’autres a suivit des
études universitaires et a été diplômé en sciences politiques, puis s’est
engagé, faute de devenir joueur de baseball (son rêve d’adolescent) dans
l’armée comme officier. Qu’il n’ait pas vécu dans l’opulence, certes, mais le
petit Hugo ne semble avoir manqué de rien contrairement à un pays ravagé par la
misère et la faim pendant des décennies et notamment depuis l’exploitation du
pétrole. Donc méfiez-vous des légendes que certains tentent de construire ; et il
faudra du temps pour faire la part des choses entre ce qui a été et les fables
que certains vous racontent au sujet de Chavez.
D’où l’idée de reprendre une traduction de l’année 2010 (année de l'élection de JM Santos en Colombie), et
de parler de ce qui est important, c’est-à-dire la fin des hostilités en Colombie
et un début de concorde nationale, autour de la paix, comme objectif à
atteindre. Et comme il aurait pu le dire, les choses se font « petit à
petit », le maximalisme c’est bon pour les éloges de funérailles, mais ça
ne tient la route qu’au regard de l’histoire et le texte ci-après de Chavez est
beaucoup plus signifiant de comment il fut possible par la suite possible
d’initier une table de négociation en octobre 2012 entre les deux parties
prenante du conflit colombien, les FARC et le gouvernement. Pour cela, il
n’existe pas de doute, Hugo Chavez a toujours été un partisan de la paix.
Rendons hommage à ses écrits !
Menaces de guerre entre la Colombie et le Venezuela, la
réponse de paix du président Hugo Chavez
«Tout au long de cette semaine, nous avons lutté activement
pour la paix. Pour arrêter la folie guerrière qui s'est emparée du palais
présidentiel colombien de Nariño. Nous, nous sommes fixés un objectif suprême :
empêcher le gouvernement servile d’Uribe, proche de la sortie, qu’il ne perpètre,
un ultime crime et le plus néfaste : entraîné un conflit guerrier entre deux
peuples se sachant et se sentant frères de Bolivar.
Nous revendiquons pour le peuple colombien les mêmes droits
que nous revendiquons pour notre peuple et à tous les peuples de notre Amérique
: le droit de vivre en paix. Tel que le chantait le grand troubadour chilien
Victor Jara, avec tant de force et tant de beauté.
Lamentablement, l’horrible équilibre laissé par l’occupant
indigne du Palais présidentiel n'est rien d'autre que cela, l'exacerbation de
la violence qui définit, depuis plus de 60 ans la douloureuse évolution
historique de la Colombie. Un devenir douloureux et tragique que synthétisent
les paroles du grand chanteur colombien Renán Vega. "Si, il était fait une
minute de silence pour chacun des morts, des torturés et disparus au cours des
60 dernières années en Colombie, nous aurions deux années consécutives à rester
silencieux".
Ces réflexions nous guident, notamment, pour saisir la
gravité de ce qui se passe entre le Venezuela et la Colombie, pour mettre noir
sur blanc notre volonté politique déterminée et signer. Le dilemme est entre
les mots ou la mitraille, c’est-à-dire, ou bien, parvenir à la table du
dialogue des peuples du Sud pour l’exercice de la paix dans la région, ou bien,
maintenir une atmosphère d’une haute dangerosité belliqueuse.
Il ne s’agit pas, ni même, de la vieille controverse du XIXe siècle, qui opposa civilisation et barbarie. Il s’agit, dans cette conjoncture,
d’un autre type de polarité : la sagesse et la prudence pour politique, contre
l'irrationalité et la violence militariste. Nous savons, à ce stade, de quel
côté a été le gouvernement de la Colombie au cours des huit dernières années.
Il ne suffit pas seulement de constater les taux élevés de
violence subis par le noble peuple de la Colombie, mais aussi le résultat d'une
crise interne dont seul le gouvernement d'Uribe est responsable. Egalement,
nous avons été confirmé, à travers les médias, du caractère de la meute, de la
gestualité et des inflexions verbales, pour ne rien dire du contenu des
mensonges des représentants uribistes sur la scène diplomatique internationale.
Les deux aspects sont sans doute
la conséquence d’une cause identique : son pari, la permanente agression
comme stratégie d’Etat pour résoudre les problèmes touchant la société
colombienne.
Le peuple colombien doit comprendre, qu’au Venezuela
bolivarien, nous n'avons pas de syndicalistes tués ou des déplacés, ou des
forces insurgées à travers le pays, nous n'avons pas des groupes
paramilitaires, ou des étendues de terre au service de la production de drogues
ou de bases militaires étasuniennes, ou des charniers remplis de cadavres.
Personne ne peut (NDR - ne devrait) ignorer cela, ils sont les éléments
définissant la réalité colombienne.
Le chemin pris
par le Venezuela est autre, bien distinct, même au milieu des difficultés, et
ce qui nous reste à conquérir. Ici, nous nous dirigeons vers un monde plus
juste, plus égalitaire et incluant la paix et attachés à l'esprit et à la
lettre de notre Constitution.
Nous sommes préoccupés par la mascarade d’Uribe, dansant les
dernières mesures de musique et sonnant depuis le Nord, mais, au-delà de la
préoccupation, ce que ne peuvent pas permettre de ce côté du monde les pays
souverains, et dignes de le partager en tout respect, est cette nouvelle
escalade qui vise à étendre le Plan Colombie hors du territoire colombien. Nous
n’oublions pas, que le Plan Colombie fut ainsi conçu par l'Empire, expliquant
la servilité du Palais de Nariño.
Patients nos efforts ont été, intenses et laborieux, pour
relever, dans tout dans ce scénario, les drapeaux de la paix. Tel a été
l'objet, cette semaine la tournée sud-américaine de notre respecté Nicolas
Maduro, ministre des Affaires étrangères ; - et notre comparution, jeudi à
Quito au sommet des ministres des Affaires étrangères de l'UNASUR, réunis, il
faut s'en souvenir, à la demande du Venezuela. Lors de ce sommet, comme nous
l'avons toujours fait, nous avons promu le dialogue, la compréhension et la
coexistence pacifique.
Nous ne relâcherons pas nos efforts pour obtenir des
relations décentes et respectueuses. Même si de l'autre côté de la frontière,
ils continuent en tendant des pièges. Nous accompagnons notre grand et
merveilleux peuple, qui ces jours-ci a été mobilisés en soutien à la
Révolution.
Comme l’a dit en toute simplicité, l’apôtre de
l’indépendance cubaine José Martí : «L'avenir est la paix». Irrémédiablement,
de tant d'amour que nous avons pour elle, le sort de la Colombie nous blesse
tous et toutes, quand nous devrions additionner le meilleur de nos vœux pour
que vienne enfin une paix durable et fiable. Nous espérons, que comprenne le
nouveau gouvernement de la Colombie, que nous ne sommes pas animés d’autre
intérêt ou souhait.
Aujourd'hui, je veux réitérer, ce que j'ai fait depuis
quelque temps, l'appel, aux forces insurgées en Colombie pour trouver les voies
de la paix. Je sais que les voies sont complexes et difficiles, mais elles
valent la peine : il s'agit d'une quête pour la vie et la dignité de la
Colombie et des Colombiens.
Je me souviens, une fois de plus, le verbe du Libérateur
(Simon Bolivar), comme une source d'inspiration: «La paix, sera mon port, ma
gloire, ma récompense, mon espérance, qui m’est et au combien, précieuse en ce
monde».(…)
Je le dis avec le poète: J'avoue que j'ai vécu !
J’entonne avec la chanteuse (Violeta Parra) :
Merci à la
vie, qui m'a tant donné,
qui m'a donné le sourire et m'a donné de
pleurer.
(…) Nous gagnerons ! ».
Texte et extraits des Lineas d’Hugo Chavez, ancien Président
et fondateur de la République Bolivarienne du Venezuela - Source apporea.org
Traduction libre de Lionel Mesnard - Cet article est sous la
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