jeudi 4 avril 2013

Venezuela, les présidentielles et droits de l'Homme ?

Le futur président devra 
réexaminer les politiques 
 en rapport avec 
les droits humains



Par Amnesty International France 

Le vainqueur de l'élection présidentielle qui se tiendra dimanche 14 avril 2013 au Venezuela devra mettre en œuvre des politiques qui garantiront la pleine protection des droits humains dans le pays, a déclaré Amnesty International jeudi 4 avril. « Si d'importants progrès ont été observés sur le terrain des droits humains au Venezuela – en particulier en ce qui concerne les droits économiques et sociaux des couches les plus vulnérables de la société –, le nouveau président devra faire face à des défis considérables si le pays se décide à assumer pleinement ses responsabilités », a indiqué Guadalupe Marengo, directrice du programme Amériques d'Amnesty International. 

Dans une lettre envoyée (en bas de page) à tous les candidats à l'élection présidentielle, Amnesty International a souligné la nécessité pour le Venezuela de revenir sur son retrait de la Convention américaine relative aux droits de l'homme et, par conséquent, de reconnaître l'autorité de la Cour Interaméricaine des droits de l'Homme.

« Le non respect de la Convention américaine relative aux droits de l'homme est un affront aux victimes de violations des droits humains au Venezuela, qui se voient ainsi privées de la possibilité d'obtenir l'aide de cette importante instance de protection juridique internationale », a ajouté Guadalupe Marengo. « Le nouveau président vénézuélien devra revenir sur cette décision le plus tôt possible. »

Amnesty International a également demandé au nouveau gouvernement de lutter contre l'insécurité persistante que subissent les habitants des grandes villes. 
L'organisation a déclaré que toute politique en matière de sécurité doit respecter les droits humains.

« Les autorités doivent adopter des mesures relatives aux contrôle des armes et des munitions, enquêter sur les nombreuses allégations selon lesquelles les forces de sécurité ont commis des violations des droits humains et mettre sur pied un programme de prise en charge des victimes de violences et de leurs proches », a poursuivi Guadalupe Marengo.

L'organisation a également expliqué que le nouveau gouvernement doit s'attaquer aux problèmes se posant dans les centres de détention vénézuéliens.

« De nombreuses prisons sont surpeuplées et les conditions de vie en détention sont très dures. Des heurts opposent fréquemment différents groupes de prisonniers », a expliqué Guadalupe Marengo. « Il y a beaucoup à faire dans ce domaine ; il faut notamment remédier à la lenteur du système judiciaire, afin que les affaires soient plus rapidement déférées à la justice, ce qui aiderait à réduire la surpopulation carcérale. »

Une autre question d'une importance cruciale, du point de vue Amnesty International, est le respect de la liberté d'expression et d'association.

« Les menaces et manœuvres d'intimidation visant ceux qui contredisent le gouvernement se sont presque banalisées au Venezuela et portent atteinte aux droits des citoyens. Cette situation doit changer. »

Le Venezuela doit en outre se préoccuper des droits des femmes. Bien que l'Assemblée nationale ait adopté une loi organique relative au droit des femmes à vivre à l'abri de la violence il y a six ans, la règlementation n'est pas suffisamment appliquée et il n'y a pas assez de centres d'accueil pour les femmes victimes de violences, ce qui contribue à exposer femmes et jeunes filles à des violations des droits humains.

« Il est essentiel que le candidat victorieux accorde un degré de priorité élevé aux projets en faveur de la protection et de la promotion des droits humains, en particulier dans les domaines identifiés par Amnesty International. Quelques changements simples apportés à la politique gouvernementale pourraient avoir un impact énorme sur la vie des Vénézuéliens et nous demanderons au nouveau gouvernement de rendre cela possible »
, a conclu Guadalupe Marengo.

Complément d'information :

Un scrutin présidentiel doit se tenir au Venezuela dimanche 14 avril afin que soit élu le successeur du président Hugo Chávez, décédé le 5 mars. Le 20 mars, Amnesty International a envoyé une lettre à tous les candidats à l'élection.  

Le texte de celle-ci se trouve à l'adresse suivante : "Lettre au candidats" Cliquez ici !


Source : Amnesty International France