et l'exploitation
minière
au Guatemala
Par le Réseau latino-américain des Femmes défenseurs des
droits sociaux et environnementaux – Traduction de Libres Amériques
Le Réseau des femmes défenseurs des droits sociaux et environnementaux
a appris que, le matin du 17 Mars 2013 après une réunion de la communauté, il y
avait eu une embuscade dans laquelle ont enlevé plusieurs membres du Conseil du gouvernement autochtone de la Communauté Montaña de Santa María Xalapán. Cette communauté
est située au sud-est du Guatemala, dans la municipalité de San Rafael de Las
Flores.
C'est une région fertile et peuplée de petits agriculteurs. Nous avons
sympathisé avec les membres de la Communauté féministe nationale Xinka (1) et
nous invitons toutes les organisations nationales et internationales à se
joindre à cette lutte.
Les faits
Dans la nuit du 17 mars a été enlevés un responsable local
(El Mayordomo), représentant plus de 85.000 habitants dans la montagne, ainsi
que l’administrateur principal, le secrétaire et le trésorier et deux autres
compagnons. Dans la matinée du 18, nous avons appris que le secrétaire, Mr
Exactación Ucelo Marcos avait été tué. Un survivant a déclaré aux journalistes
que ceux qui l'avaient enlevé, l’avaient « accusé de s'opposer à
l'exploitation minière et qu'il serait tué. »
Cette situation aggrave un peu plus la situation déjà
difficile, qui existe dans la communauté depuis ces cinq dernières années, ou a
été entreprit un dur combat pour la défense du territoire contre les mines,
quand les groupes féministes ont commencé à rendre visible la situation des
mines dans le département Jalapa et dans le cadre de cette lutte historique
pour récupération de leur territoire. Jusqu'à présent ont été attribuées 31
licences à des exploitations minières et de métaux.
En Novembre 2011, le Grand Conseil des autorités ancestrales
du Peuple Xinka, les municipalités de San Carlos et de Alzatate, les
religieuses de la Montagne Santa Maria Xalapán, ce sont prononcés contre
l'exploitation minière dans le département de Jalapa.
A cette époque également,
les habitants de San Rafael de Las Flores avait présenté une requête au conseil
municipal avec pour demande l’application du Code, pour que soit fait une
consultation des communes voisines, exigeant que ce se soit les citoyens qui
puissent décider de ce qui doit se développer comme projets d’exploitation
minière à San Rafael de Las Flores.
En 2012, la situation a empiré avec le début des opérations
de l’entreprise minière à San Rafael, où se vit une véritable guerre contre la
communauté, qui a décidé de se défendre par le biais d'une manifestation
pacifique pour leur droit à leur
territoire, comme le montre un document vidéo en espagnol disponible sur Youtube :
« Mardi noir à San Rafael»
Depuis qu’a démarré le processus de consultation
communautaire dans la région, la répression a augmenté encore un peu plus et
s’est accrue la criminalisation des défenseurs des droits de l'homme dans la
montagne, ainsi que les risques et les menaces.
Actuellement, la consultation de la communauté est encore
dans un processus de coordination territoriale. Elle est actuellement dans
l’attente de la résolution du conseil municipal, cherchant par ailleurs à vider
de son contenu (les requêtes), au moyen des lois du Code Municipal. Après avoir
obtenu un accord de mise en œuvre municipale, il a été convenu de régler la
date et de coordonner le processus de réalisation de la Consultation.
Les organisation féministes communautaires face à ces
nouvelles attaques violentes font appel aux organisations sociales,
autochtones, féministes, nationale comme internationale de rester attentives à
cette nouvelle situation de violence dans leur "territoire-corps-terre",
comme eux-mêmes dénomme leur lutte pour leurs droits.
Note :
(1) AMISMAXAJ - Association des femmes autochtones du Santa
María Xalapán, Jalapa Guatemala
Source : Réseau latino-américain des Femmes