mardi 9 avril 2013

Mexique, la moitié des jeunes vivent dans la pauvreté

 Les enfants et adolescents 
sont les principales victimes 
de la pauvreté au Mexique


Par Aline Timbert

Une étude réalisée par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et le Conseil national d’évaluation de la politique de développement social (Coneval), rendue publique il y a quelques jours, révèle que la pauvreté au Mexique affecte majoritairement les enfants et adolescents. Isabel Crowley Le rapport dévoilé par la représentante de l’Unicef au Mexique, Isabel Crowley, intitulé Pobreza y derechos sociales de niñas, niños y adolescentes en México 2008-2010 précise que plus de 20 millions d’enfants et adolescents vivent dans une situation de pauvreté, 5 millions d’entre eux subissent même une forme sévère d’indigence.

Le groupe formé par les 0- 17 ans est le plus pauvre dans ce pays d’Amérique du Nord même si les chiffres entre 2008 et 2012 n’ont pas beaucoup augmenté, les niveaux de pauvreté sont néanmoins les plus importants par rapport au reste de la population mexicaine. 

Les enfants d’origine indigène sont les plus frappés par l’extrême pauvreté, naître au sein d’une communauté native ne fait qu’accroître la probabilité de connaître une profonde misère sociale. 7 enfants indigènes sur 10 âgés de moins de 17 ans étaient considérés comme pauvres en 2010, les statistiques pour la période 2010- 2012 devront être présentées dans les prochains mois. 

En 2010, la population infantile et adolescente touchée par la pauvreté était de 53,8 % (soit 21, 4 millions) en comparaison avec le chiffre de pauvreté relatif à toutes les catégories d’âge qui était de 46,2 % (52 millions). Les chiffres de l’extrême pauvreté font également froid dans le dos puisqu’elle concerne 12,8 % de la population de moins de 17 ans.

53,8 % des enfants et adolescents 
mexicains vivent dans des conditions précaires

« Pour la période concernée par l’étude, plus de 5 millions d’enfants et adolescents ont vécu dans des foyers où le revenu per capita est inférieur au niveau de bien-être minimal, tous étaient confrontés à au moins trois carences sociales », a déclaré un représentant de l’ONU lors de la présentation du rapport qui a eu lieu dans la ville de Mexico.

Une personne est considérée comme pauvre selon le rapport quand elle confrontée à au moins deux carences sociales parmi lesquels l’accès aux soins, à l’éducation, à la sécurité sociale, à un foyer ayant accès aux services basiques (eau, électricité…), ou encore à une alimentation quotidienne suffisante. La pauvreté extrême implique au moins trois carences sociales parmi les indicateurs cités précédemment. L’étude souligne que les petites filles sont davantage confrontées à la pauvreté que les petits garçons (55 % de filles) de même que les enfants d’origine indigène.

Mexique : les entants et l'extrême pauvreté (en VO)

Le rapport précise également qu’un enfant ayant vécu dans la pauvreté a plus de chances de connaître la pauvreté à l’âge adulte, d’où l’importance d’enrayer le phénomène le plus tôt possible pour sortir de ce cercle vicieux préjudiciable au développement. L’alimentation reste le plus grand facteur d’exclusion, elle constitue le problème numéro un des plus pauvres avant l’accès à l’éducation. 

Les disparités entre le nord et le sud du pays subsistent, alors que les états du Nord affichent un taux de pauvreté de 39 % parmi les mineurs, dans les états du Sud sept jeunes sur 10 sont frappés de pauvreté. Un enfant qui vit dans une ville de plus de 100 000 habitants à plus de chances d’échapper à la pauvreté à la différence de ceux qui grandissent dans des communautés de moins de 2500 habitants où les besoins sont multipliés par cinq.

« La forte proportion d’enfants et d’adolescents en situation de pauvreté et d’extrême pauvreté au Mexique, constitue une violation de leurs droits, ce qui est inacceptable, cela témoigne du besoin urgent de trouver une combinaison de politiques universelles visant à assurer l’accès aux services de base ainsi que le plein respect des droits de tous les enfants au Mexique », a déclaré Isabel Crowley.


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