sur France 5 (le 19 mars 2013)
Un documentaire d'Alexandre Valenti
Trente ans après la fin de la dictature militaire qui, pendant huit
ans, a écrasé l’Argentine, France 5 propose un documentaire exceptionnel
signé Alexandre Valenti. Fipa d’Or 2013 dans la
catégorie Reportage, ce film retrace le combat acharné des
Grands-mères de la Place de Mai pour retrouver leurs petits-enfants
disparus.
Elles s’appellent Rosa, Estela, Chicha, Elsa ou Chela. Toutes sont
des femmes ordinaires que rien ne prédestinait à devenir extraordinaires
; rien, sauf peut-être les aléas de l’Histoire. Issues
d’horizons et de milieux socioprofessionnels divers, elles n’ont au
départ en commun que l’horreur que la dictature a semé dans leurs vies.
Ensemble et pendant trente-cinq ans, elles vont se battre
inlassablement contre l’appareil d’Etat, parcourir le monde pour faire
connaître leur cause et réussir à obtenir de l’aide de grands
scientifiques. Ces mères de famille anonymes, devenues des symboles
de la lutte contre l’oppression, se sont fait connaître dans le monde
entier comme les Grands-mères de la Place de Mai.
En 1976, un coup d’Etat militaire renverse le gouvernement en
Argentine. S’ensuivent huit années d’une terrible répression contre les
opposants au régime. Cadres politiques, étudiants, ouvriers…
sont séquestrés, torturés, assassinés en toute impunité. On estime
ainsi à 30 000 le nombre de disparus durant ces années noires.
Des
jeunes femmes enceintes n’échappent pas non plus aux
exactions des militaires. Enchaînées et cagoulées, elles accouchent
dans des centres de détention tels que l’Esma (Ecole mécanique de la
marine, située au coeur de Buenos Aires !) de bébés qui
leur sont enlevés dès la naissance.
"Mémoires Argentines, les enfants volés"
Dans le cadre de la présentation du livre "Punto Final" de Félicie Dubois, le Collectif Argentin pour la Mémoire ré-ouvre la question des 30.000 disparus sous la dictature du Général Videla. (1976 -1982)
Dans le cadre de la présentation du livre "Punto Final" de Félicie Dubois, le Collectif Argentin pour la Mémoire ré-ouvre la question des 30.000 disparus sous la dictature du Général Videla. (1976 -1982)
Intervenants
par ordre d’apparition : Luc Charcellay, Les éditions Jean-Paul Bayol ;
Félicie Dubois, écrivaine de roman ; Estela Weissberg-Belloni,
Collectif Argentin pour la Mémoire ; Miguel Benasayag, philosophe et
psychanalyste ; Hijos France.
Ce document a été réalisé par Lionel Mesnard
Ce document a été réalisé par Lionel Mesnard
Maison de l'Amérique Latine à Paris, le 19 février 2010
Cinq cents nouveau-nés ont ainsi
été arrachés des bras de leurs mères par des tortionnaires qui se les
sont appropriés. Les autres ont été donnés à de « bonnes
familles chrétiennes ».
Pour retrouver cent sept de ces enfants, les
Grands-mères de la Place de Mai ont non seulement défié le pouvoir
totalitaire mais aussi eu recours à la science génétique,
qu’elles ont contribué à faire avancer. C’est leur combat, qui se
poursuit encore aujourd’hui, que raconte Alexandre Valenti, au moment où
l’Argentine renvoie devant la justice les principaux
dignitaires du régime.
« Argentine : le pardon est-il possible ? » Telle est la question
que Carole Gaessler posera à ses invités après le documentaire. Elle
recevra Miguel Angel Estrella, ambassadeur d’Argentine à
l’Unesco, emprisonné sous la dictature ; Philippe Broussard,
journaliste à L’Express, spécialiste de l’Argentine et auteur de La
Disparue de San Juan (Stock) ; Alexandre Valenti, auteur et
réalisateur du documentaire.
Alexandre Valenti : "Je suis né en Argentine ; j’ai quitté mon
pays pour le Brésil un mois après le coup d’Etat. Parmi les 30 000
disparus durant la dictature, j’avais des amis d’enfance, des
camarades de lycée…
Même si je me suis établi en France et que je me
considère aujourd’hui comme « un citoyen du monde », cette histoire m’a
accompagné toute ma vie. Personne ne pouvait imaginer
la violence dont les militaires ont été capables dès le premier jour
du coup d’Etat. Tout avait été organisé, programmé, ils savaient qui
aller chercher.
Ce film, j’y travaille depuis longtemps.
J’ai évidemment toujours suivi l’actualité en Argentine. Après
l’avènement de la démocratie fin 1983 et le premier procès des
militaires en 1985, puis leur amnistie par le président CarlosMenem
en 1990 au nom de la réconciliation nationale, on a appris beaucoup
de choses. Il a été possible d’accéder aux archives, d’avoir des images
du procès. En 1997, la télévision argentine a diffusé
un premier documentaire sur l’Esma, dont j’ai réalisé la version
française.
L’arrivée de Nestor Kirchner au pouvoir en 2003 a ouvert de
nouvelles perspectives. En abolissant les lois d’amnistie,
le gouvernement a offert aux grands-mères le procès qu’elles
attendaient. Il s’est déroulé sur quinze mois, à partir de février 2011.
C’était l’occasion de raconter, à travers leur combat
extraordinaire, cette période sombre de l’histoire de l’Argentine".
sur le documentaire,
Un film écrit et réalisé par Alexandre Valenti. Une production Intuition Films & Docs. En coproduction avec Bo Travail ! & Cepa Audiovisual (Argentine), avec la participation de France Télévisions. Un film produit par Michel Welterlin.