mercredi 27 février 2013

Argentine, les 500 enfants volés de la dictature

Argentine, 
les 500 bébés volés de la dictature

sur France 5 (le 19 mars 2013)

Un documentaire d'Alexandre Valenti 

Trente ans après la fin de la dictature militaire qui, pendant huit ans, a écrasé l’Argentine, France 5 propose un documentaire exceptionnel signé Alexandre Valenti. Fipa d’Or 2013 dans la catégorie Reportage, ce film retrace le combat acharné des Grands-mères de la Place de Mai pour retrouver leurs petits-enfants disparus. 

Elles s’appellent Rosa, Estela, Chicha, Elsa ou Chela. Toutes sont des femmes ordinaires que rien ne prédestinait à devenir extraordinaires ; rien, sauf peut-être les aléas de l’Histoire. Issues d’horizons et de milieux socioprofessionnels divers, elles n’ont au départ en commun que l’horreur que la dictature a semé dans leurs vies. 

Ensemble et pendant trente-cinq ans, elles vont se battre inlassablement contre l’appareil d’Etat, parcourir le monde pour faire connaître leur cause et réussir à obtenir de l’aide de grands scientifiques. Ces mères de famille anonymes, devenues des symboles de la lutte contre l’oppression, se sont fait connaître dans le monde entier comme les Grands-mères de la Place de Mai. 

En 1976, un coup d’Etat militaire renverse le gouvernement en Argentine. S’ensuivent huit années d’une terrible répression contre les opposants au régime. Cadres politiques, étudiants, ouvriers… sont séquestrés, torturés, assassinés en toute impunité. On estime ainsi à 30 000 le nombre de disparus durant ces années noires. 

Des jeunes femmes enceintes n’échappent pas non plus aux exactions des militaires. Enchaînées et cagoulées, elles accouchent dans des centres de détention tels que l’Esma (Ecole mécanique de la marine, située au coeur de Buenos Aires !) de bébés qui leur sont enlevés dès la naissance. 

"Mémoires Argentines, les enfants volés"

Dans le cadre de la présentation du livre "Punto Final" de Félicie Dubois, le Collectif Argentin pour la Mémoire ré-ouvre la question des 30.000 disparus sous la dictature du Général Videla. (1976 -1982)

 

Intervenants par ordre d’apparition : Luc Charcellay, Les éditions Jean-Paul Bayol ; Félicie Dubois, écrivaine de roman ; Estela Weissberg-Belloni, Collectif Argentin pour la Mémoire ; Miguel Benasayag, philosophe et psychanalyste ; Hijos France.

Ce document a été réalisé par Lionel Mesnard 
  Maison de l'Amérique Latine à Paris, le 19 février 2010

Cinq cents nouveau-nés ont ainsi été arrachés des bras de leurs mères par des tortionnaires qui se les sont appropriés. Les autres ont été donnés à de « bonnes familles chrétiennes ». 

Pour retrouver cent sept de ces enfants, les Grands-mères de la Place de Mai ont non seulement défié le pouvoir totalitaire mais aussi eu recours à la science génétique, qu’elles ont contribué à faire avancer. C’est leur combat, qui se poursuit encore aujourd’hui, que raconte Alexandre Valenti, au moment où l’Argentine renvoie devant la justice les principaux dignitaires du régime.
 
« Argentine : le pardon est-il possible ? » Telle est la question que Carole Gaessler posera à ses invités après le documentaire. Elle recevra Miguel Angel Estrella, ambassadeur d’Argentine à l’Unesco, emprisonné sous la dictature ; Philippe Broussard, journaliste à L’Express, spécialiste de l’Argentine et auteur de La Disparue de San Juan (Stock) ; Alexandre Valenti, auteur et réalisateur du documentaire.
  

Alexandre Valenti : "Je suis né en Argentine ; j’ai quitté mon pays pour le Brésil un mois après le coup d’Etat. Parmi les 30 000 disparus durant la dictature, j’avais des amis d’enfance, des camarades de lycée… 

Même si je me suis établi en France et que je me considère aujourd’hui comme « un citoyen du monde », cette histoire m’a accompagné toute ma vie. Personne ne pouvait imaginer la violence dont les militaires ont été capables dès le premier jour du coup d’Etat. Tout avait été organisé, programmé, ils savaient qui aller chercher. 

Ce film, j’y travaille depuis longtemps. J’ai évidemment toujours suivi l’actualité en Argentine. Après l’avènement de la démocratie fin 1983 et le premier procès des militaires en 1985, puis leur amnistie par le président CarlosMenem en 1990 au nom de la réconciliation nationale, on a appris beaucoup de choses. Il a été possible d’accéder aux archives, d’avoir des images du procès. En 1997, la télévision argentine a diffusé un premier documentaire sur l’Esma, dont j’ai réalisé la version française. 

L’arrivée de Nestor Kirchner au pouvoir en 2003 a ouvert de nouvelles perspectives. En abolissant les lois d’amnistie, le gouvernement a offert aux grands-mères le procès qu’elles attendaient. Il s’est déroulé sur quinze mois, à partir de février 2011. C’était l’occasion de raconter, à travers leur combat extraordinaire, cette période sombre de l’histoire de l’Argentine".

 
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sur le documentaire

Un film écrit et réalisé par Alexandre Valenti. Une production Intuition Films & Docs. En coproduction avec Bo Travail ! & Cepa Audiovisual (Argentine), avec la participation de France Télévisions. Un film produit par Michel Welterlin.