Victoire nette
de Rafael Correa,
réélu président
de la République d’Equateur
de Rafael Correa,
réélu président
de la République d’Equateur
Par Libres Amériques
Avec environ 56% des voix, l’élection prévue sur deux tours
n’en connaîtra qu’un seul. L’Equateur était une des nations les plus instables
politiquement de la région et depuis l’arrivée de cet économiste à la tête des
institutions en janvier 2007 et le changement de constitution, ce pays connaît
enfin une stabilité qui lui faisait défaut. De plus, le parti Alianza Pais du
président a remporté la majorité des sièges à l’assemblée.
Une large victoire pour ce 17 février 2013, si l’on tient compte du résultat des
adversaires du président réélu, à l’exemple de son premier opposant Guillermo Lasso, néo-libéral,
banquier et membre de l’Opus Dei, que l’on retrouve loin derrière avec 24% des
voix. Les autres candidats faisant des résultats les situant à moins de 10% des
votes, dont l’ancien président Lucio Gutiérrez, avec un peu plus de 5%.
Euronews - 18/02/2013
Croissance, pauvreté en diminution, la ré-élection de Correa
n’est pas le fruit du hasard
Contrairement à d’autres pays vivant actuellement
un ralentissement économique, l’Equateur avec un peu plus de 4% de croissance
en 2012, et à l’exemple du Venezuela et de la Bolivie, Correa a su organiser
des politiques en directions des plus pauvres et une meilleure redistribution
des richesses grâce aux revenus des mines et des hydrocarbures.
Le président équatorien est probablement le plus habile du
trio de la gauche « radicale » en Amérique du Sud. Mais il est
indéniable qu’il existe des similitudes avec ce qu’a pu faire Chavez.
Elaboration d’une nouvelle constitution, plans de santé et d’éducation, …, sont
des logiques assez similaires et qui ont répondu à des urgences sociales, qui
jusqu’alors n’avait pas pu avoir lieu en Equateur ou en Bolivie. Rien de très
étonnant que l’une des premières des déclarations de Rafael Correa fut dédié à
Hugo Chavez.
Pareillement à son homologue bolivien, Evo Morales, Correa a
su attirer les populations d’origine amérindienne, qui représentent environ 40%
des habitants, dont 6% des Equatoriens se désignant comme
« indigènes ». Pour autant les relations n’ont pas toujours été au
beau fixe avec les communautés autochtones et certaines organisations ont même
combattu des mesures du gouvernement mettant en péril les écosystèmes locaux.
Comme chez ses voisins andins, l’Equateur n’échappe pas à
l’extractivisme et à d’importants projets miniers. Toutefois, certaines mesures
écologistes sont venus renforcer l’arsenal juridique du pays face à certaines
volontés prédatrices ou simplement en faveur d’une meilleure protection de
l’environnement.
Ce qui distingue Correa, du président vénézuélien est
probablement son aspect plus technocratique, plus froid en apparence, bien que
celui-ci aime tout autant les bains foules et s’adresser à de larges
auditoires. Si le président équatorien peut sembler plus discret, c’est qu’il
est aussi moins connu, et en dehors de la presse hispanophone, la presse
francophone est plutôt absente, et les articles sont rares pouvant aider à suivre
ou comprendre ce petit pays des Andes.
Les 5 faits ou événements marquant de sa présidence de 2007
à 2012 auront été :
- sa décision de ne plus avoir de base militaire étasunienne
sur le sol équatorien ;
- d’avoir préserver une partie de la région amazonienne de
nouvelles productions pétrolières ;
- d’avoir su rétablir de bonnes relations avec son homologue
colombien, Manuel Santos ;
- d’avoir accordé sa protection à Julian Assange au sein de
l’ambassade de l’Equateur à Londres ;
- et d’avoir réchapper à un complot d’opérette, qui a tenté
de le destituer en 2010.
A presque 50 ans, qu’il aura en avril 2013, le président
Correa avec une telle légitimité, est probablement amener à faire parler de lui
un peu plus. S’il sait tenir tête, il est aussi plus consensuel et plus à
l’image d’un président « normal ».
Avec un bilan
économique et social tout à fait respectable, une des chances et peut être
raison de cette réussite, c’est s’avoir pu trouver ce qui a manqué au Venezuela
et en Bolivie, c’est-à-dire des cadres et des techniciens, des technocrates
plus aguerrit à la gestion d’un état moderne.
En soit, sa formation
d’économiste semble l’atout de Rafael Correa. Ni vraiment dirigiste, ni
vraiment néo-libéral, son choix d’une redistribution plus équitable fait de lui
un pragmatique et un politique à suivre…
Comme c’est l’usuel dans ce genre de circonstance, Rafael
Correa a reçu les félicitations de nombreux chefs d’état, dont celles du
président étasunien Barak Obama.
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