Les îles Malouines :
argentines, anglaises
ou uruguayennes ?
Par le CEI (Canada)
L’architecte uruguayen Juan Ackermann et l’ingénieur argentino-uruguayen Alfredo Villegas Oromí sont coauteurs du livre Las Malvinas, ¿son uruguayas? (Les Malouines : sont-elles uruguayennes?). Cet ouvrage, comme son
titre l’indique, défend la thèse selon laquelle l’archipel de
l’Atlantique Sud appartiendrait juridiquement à l’Uruguay.
Ses auteurs
appuient leur argumentation, entre autres, sur l’accord de 1841 par
lequel l’Espagne a cédé à l’Uruguay les droits que détenait sa base
navale de Montevideo sur l’archipel.
L’auteur Ackermann a également
rappelé que l’Espagne n’a conclu que 17 ans plus tard un accord
similaire avec l’Argentine.
À son avis, la couronne espagnole « ne
pouvait céder ce qu’elle avait déjà donné ». Cela étant dit, lors de la
signature de ces traités, les îles étaient déjà sous la domination
anglaise depuis 1833.
Pour sa part, Alfredo Villegas Oromí a ajouté que le traité de
l’Antarctique que le sénat argentin a signé plus d’un siècle après la
conclusion de l’accord de 1841 s’appuie sur ce dernier.
« Je me pose la
question suivante : que lisaient les sénateurs argentins lorsqu’ils ont
signé un document qui se basait sur un traité disqualifiant la position
[argentine] sur les îles Malouines », s’est-il interrogé.
Il a par
ailleurs rappelé qu’au siècle dernier, des intellectuels uruguayens tels
que Eugenio Petit Muñoz s’intéressaient déjà aux possibles droits que
détiendrait l’Uruguay sur ce territoire.
Cette thèse n’a toutefois
jamais été approfondie. L’Uruguay n’a jamais revendiqué la souveraineté
de l’archipel et appuie les réclamations de son voisin sud-américain
vis-à-vis du Royaume-Uni.
La publication du livre Las Malvinas, ¿son uruguayas? —
publié en 2012 et ayant fait l’objet d’une présentation par ses auteurs
la semaine dernière en Uruguay — survient alors que le différend entre
l’Argentine et le Royaume-Uni concernant la souveraineté des îles
Malouines — ou îles Falkland selon l’appellation anglaise — s’est
envenimé au cours de la dernière année.
Quelque 3000 Falklandais
participeront en mars prochain à un référendum portant sur le statut
politique de ces îles, à savoir si elles doivent demeurer ou non un
territoire d’outre-mer britannique. La pertinence de cet exercice
démocratique est d’ailleurs remise en question par le gouvernement
argentin.