La Colombie
renforce sa présence militaire
à la frontière
avec le Nicaragua
Par le CEI
Le président colombien, Juan Manuel Santos, a ordonné cette
semaine à la marine nationale de renforcer sa présence dans la mer des
Caraïbes et principalement autour de l’archipel de San Andrés,
Providencia et Santa Catalina qui se trouve à la frontière avec le
Nicaragua.
Pour le président Santos, il s’agit de « protéger les pêcheurs
colombiens des possibles altercations avec les forces nicaraguayennes ».
Il regrette les menaces que reçoivent souvent les pêcheurs colombiens
de la part de la marine nicaraguayenne et que « personne n'a besoin de
demander la permission à quiconque de pêcher là où il l’a
traditionnellement fait ». Il s’est cependant dit confiant quant à
l’amélioration des relations avec le Nicaragua.
Pour étayer les propos du président Santos, le commandant de la
marine colombienne, l’amiral Roberto García Márquez, a fait savoir que
cette dernière « a évité une situation grave » alors qu’un navire
nicaraguayen a voulu inspecter illégalement un bateau de pêche colombien
dans les eaux de San Andrés.
S’il a déclaré « qu’il y a un dialogue
entre les forces navales des deux pays », l’amiral Márquez a cependant
rappelé que depuis le début de l’année, trois incidents concernant des
pêcheurs colombiens et des navires du Nicaragua ont été constatés par la
marine nationale.
Le gouvernement du Nicaragua a quant à lui souligné
qu’une permission est nécessaire pour pêcher dans ses eaux et il a
déclaré ne pas être au courant de ces incidents évoqués par Bogota, tout
en précisant sa volonté première d’assurer la défense et l’intégrité de
son territoire.
La Colombie et le Nicaragua sont au centre d’un différend frontalier
maritime depuis les années 1980. Le 19 novembre 2012, la Cour
internationale de Justice (CIJ) de La Haye a reconnu la souveraineté
colombienne sur l’archipel de San Andrés, Providencia et Santa Catalina
tout en élargissant la limite des eaux territoriales nicaraguayennes
jusqu’à « 200 miles nautiques sur tous les points de la ligne
limitrophe ».
Malgré sa souveraineté sur San Andrés, la Colombie a
contesté le jugement de la CIJ et elle a annoncé en décembre 2012
qu’elle se retire du Pacte de Bogota de 1948 qui reconnait entre autres
la compétence de la CIJ en matière de litige frontalier entre les États.
Source : Centre d'études Interaméricaines