En Guyane à Saül,
la résistance continue
face à l’entreprise Rexma
Et la pirouette juridique du ministre
face à l’entreprise Rexma
Et la pirouette juridique du ministre
Par Libres Amériques
« Quels que soient les avis défavorables, nous sommes
tenus juridiquement de maintenir le droit au permis minier Limonade » a
déclaré Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, devant la
commission développement durable de l'Assemblée nationale, le mercredi 20
février 2013.
Un permis minier accordé par le précédent gouvernement, autorise
la société Rexma d’exploiter l'or de la crique Limonade en Guyane, à 3
kilomètres de la commune de Saül. Le maire de la commune et la majorité des
habitants ne l’entendent pas ainsi, et malgré un décret communal interdisant
toute prospection à pas moins de 10 kilomètres, le ministre s’obstine en
attendant qu’un nouveau code minier puisse y mettre des limites. (Ci-contre le maire de Saül)
La crique limonade est un petit bout de Guyane, non loin du
village de Saül. Cette crique est l’objet d’un désaccord entre les hautes
autorités françaises et une petite centaine de villageois qui résistent à
l’implantation d’une mine d’or à moins de 10 kilomètres de chez eux. En
quelques semaines, un village et ses habitants du bout du monde sont venus se
rappeler à nous, en mettant en ligne des informations et des pétitions (dont
une spécialement pour les anglophones).
La vie à Saül - février 2013
Guyane La1ère TV (6 minutes)
Avec leurs plus de 60.000 signatures, les villageois de Saül
ont trouvé un soutien non négligeable, et les autoroutes de l’information ont
permis une bonne circulation des nouvelles. Sauf qu’il n’était pas attendu une
telle réponse du ministre Arnaud Montebourg à l’Assemblée nationale, et qui
sera vécu outremer et en Guyane comme un acte « néo-colonialiste » de
plus, quand il s’agit surtout d’une décision purement centraliste, et aussi la
question de la refonte du code minier avant la fin de l’année 2013.
L'orpaillage à Saül - février 2013
Guyane La1ère TV (6 minutes)
Réponse du ministre Arnaud Montebourg sur la Crique LIMONADE
A l’origine, l’autorisation qui a été donnée à l’entreprise Rexma a été faîtes en catimini quelques jours avant l’élection de François Hollande en mai 2012 et le ministre du redressement productif n’était pas en poste, mais à aucun moment depuis Arnaud Montebourg n’a pas vu dans cette décision de quoi la stopper, sauf à suivre dans ce domaine l’avis de ses services, et de laisser les choses en l’état. Tout en expliquant par ailleurs l’importance de la concertation… sacré pirouette !
Assemblé nationale - février 2013
Commission du développement durable
Lien avec la vidéo complète en ligne, cliquez ci !
La question au demeurant banale du code minier, devrait
pourtant dans les semaines à venir être l’objet de discussions touchant
directement à l’avenir de tous, en métropole, et dans les territoires ou
départements Outremers.
Le code minier va inévitablement poser la question de
comment adapter notre législation de l’exploitation des sols et sous sols à
certaines précautions environnementales. Mais est-ce possible quand Arnaud
Montebourg veut coûte que coûte, faire de la France un grand pays
minier en prenant exemple sur le Canada ?
Tristes habitants de Saül, dont on peut partager la
déception, face à une réponse qui laisse les coudés franche à l’entreprise
Rexma, qui suscite par ailleurs quelques problèmes judiciaires en Guyane (Guyane,
le patron de la minière Rexma devant la justice.
Les déclarations du ministre n’ont pas dû rassurer les
habitants de ce petit village guyanais situé en plein milieu du département. Ce
n’est qu’une des incohérences de la réponse d’Arnaud Montebourg à ce sujet, du
moins des notes qui ont pu suivre, parce que tout cela donne l’impression d’une certaine
méconnaissance des questions de fond.
Quand on connaît ce que produisent les entreprises minières
en Amérique du sud, il y a de quoi être perplexe. Oui la Guyane a besoin pour
son développement d’exploiter les ressources de son sous-sol, faudrait-il que
les guyanais puissent se prononcer sur les limites dans une bel acte de
décentralisation, s’ils ne souhaitent pas vivre un enfer à l’exemple des
multiples conflits liés à l’extraction des minerais en Amérique latine, où les
perdants ne sont jamais les extracteurs ou les minières.
Le ministre a souligné le côté radical des ONG et l’aspect
équilibré des propositions du maire de Saül (quand il s’agit d’un décret
communal), sans pour autant revenir sur la décision, qu’il serait possible
d’invalider, mais coûterait trop cher à la collectivité. Drôle de tour
d’équilibriste pour Arnaud Montebourg expliquant que : « L'important
risque de contentieux serait malvenu en période de disette budgétaire ».
Comme fin de non-recevoir, difficile de faire mieux, sauf
à laisser s’engager d’ici peu de
temps, la fin de la crique Limonade, à laquelle, il ne sera plus possible
d’accéder et qui créera inévitablement de lourds dégâts écologiques.
Si les ONG s’inquiètent s’est en raison non seulement des
impacts environnementaux, mais aussi des retombés sur les habitants eux-mêmes.
Il semble que pour pouvoir arrêter cette gabegie centraliste : il ne reste
que pour recours au conseil municipal de Saül de trouver un bon avocat qui
puisse à minima, empêcher les travaux qui devraient commencer en mars prochain,
si ce n’est de faire invalider cette mesure peu attentive auprès de différentes
instances de justice (Tribunal administratif, Conseil d’état, …).
En l’état difficile de savoir comment la population va
pouvoir protéger le site et empêcher les pelleteuses de se mettre en œuvre
d’ici quelques jours ?
Pour suivre au jour le jour et soutenir,
la résistance des habitants de
Saül,
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L'or est-il au-dessus de tout, M. Montebourg ?
de Sauvons la forêt,
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