La justice
au pied du mur
au pied du mur
Par Haïti Webdo
La
confiance dans l’appareil judiciaire haïtien va s’effritant, au moment
où la plus haute instance du pouvoir judiciaire, le Conseil supérieur du
pouvoir judiciaire (Cspj) semble se diriger vers une crise. Des
craintes et des inquiétudes continuent de hanter les justiciables
haïtiens, en particulier les femmes victimes de crime de viol et les
victimes du régime des Duvalier.
L’ancien dictateur Duvalier devant la cour d’appel un … 7 février
L’ancien dictateur Duvalier devant la cour d’appel un … 7 février
Le 31 janvier 2013, les juges de la cour d’appel de Port-au-Prince,
ont décidé d’un nouveau report de l’audition en appel du dictateur
Jean-Claude Duvalier.
Etrangement, c’est la date du 7 février 2013, 27ème anniversaire de la chute du régime, qui a été retenue pour que
l’ancien dictateur se présente en personne.
Alors que Reynold Georges, un des avocats du dictateur, se réjouit de
la date choisie, des membres du secteur démocratique haïtien ainsi que
le Collectif contre l’impunité (regroupant entre autres 22 plaignants et
plaignantes contre Duvalier et consorts) appellent à la solidarité
« pour faire échec à l’impunité et au révisionnisme ».
A quoi s’attendre le 7 février 2013, vu que Duvalier semble trouver une place au soleil au pays sans s’inquiéter ?
Marie Danielle Bernadin se retracte
28 janvier 2013. La nouvelle est tombée. Certains la prennent
sceptiques. D’autres semblent ne pas s’étonner. Le dimanche 27 janvier
2013 dans les bureaux de l’avocat Reynold Georges, la jeune femme de 25
ans qui a porté plainte contre Josué Pierre Louis pour crime de viol a
signé un document par lequel elle renonce à la poursuite judiciaire
contre son agresseur présumé.
Quelles seront les incidences de cet acte de Marie Danielle Bernadin -
qui serait conseillé par une révélation divine - sur le cours de ce
dossier au cabinet d’instruction ? Quel signal cette affaire a-t-elle
lancé aux jeunes femmes victimes de crime de viol dans la société
haïtienne ?
La sécurité humaine en danger
Le dernier rapport de la fédération internationale des ligues des
droits humains (Fidh) estime que la sécurité humaine est en danger en
Haïti. Il a été présenté le 30 janvier 2013 à Port-au-Prince.
Mis à part, l’accroissement de la vulnérabilité des victimes du
séisme, l’extension de la pauvreté et de l’exclusion sociale,
l’impunité dont jouit la Mission des Nations Unies pour la stabilisation
d’Haiti (Minustah), le document attire l’attention sur la persistance
de l’insécurité juridique et de l’impunité dans le pays.
Élections… L’Onu s’impatiente
Le Conseil de sécurité de l’Onu fixe la fin de l’année 2013 pour
l’organisation des élections en Haïti. Selon l’organe des Nations Unies,
c’est important pour la stabilité politique et le développement
socioéconomique du pays.
Pourtant, la structure qui doit organiser les prochaines élections
dans le pays n’arrive pas à être mise sur pied. Tractations,
tergiversations, jeu de ficelles. Rien n’est sûr.
Finalement, les dirigeants haïtiens prennent-ils la mauvaise habitude
d’attendre que ce soit l’international qui fronce le sourcil pour
l’organisation des élections ? On se rappelle un certain Edmond Mulet en
2010.
Le Cspj face à sa loi de création
Une résolution du Cspj paraphée par 5 des 9 membres de cette entité maintient Me
Nehémie Joseph comme membre à part entière de cette institution, après
que l’Association des bâtonniers a décidé de le remplacer lors de
l’Assemblée de la Fédération des Barreaux d’Haïti (Fbh), le 25 janvier
2013.
Le débat est houleux - dans la presse tout au moins - sur
l’interprétation correcte de l’article 11 de la loi créant le Cspj. Ce
qui met face à face le Cspj (pour qui le mandat de Me
Joseph prendra fin le 3 juillet 2005) et la Fbh qui ne reconnait plus
l’ancien bâtonnier du barreau des Gonaïves pour son représentant.
Cette nouvelle situation s’ajoute au bras de fer entre cette instance
et ses 3 représentants contestés au sein du Conseil électoral
(incomplet) et le Cspj risque d’en sortir affaibli.
A quand la mise en place d’une instance constitutionnelle devant
faire le mise au point définitivement dans la double interprétation d’un
article ou d’une loi en Haïti ?
Un Canadien à la tête de la Minustah
La Minustah a un nouveau chef. Le canadien Nigel Fisher a été nommé,
le 31 janvier, Représentant spécial par intérim pour Haïti du Secrétaire
général des Nations Unies, Ban Ki-moon.
Avant sa nomination, Fisher a occupé les fonctions de Représentant
spécial adjoint du Secrétaire général, Coordonnateur résident et
humanitaire du système des Nations Unies en Haïti.
Martelly revient du Celac avec une résolution
Le chef de l’Etat est rentré le 31 janvier 2013 du sommet de la
Communauté des Etats de l’Amérique latine et de la Caraïbe (Celac) avec
une résolution sur la coopération entre Haïti et les pays membres.
Cette coopération touchera les domaines de l’environnement, de l’agriculture, de l’énergie et de la lutte contre la pauvreté. Comment un suivi efficace va-t-il être assuré ?
Cette coopération touchera les domaines de l’environnement, de l’agriculture, de l’énergie et de la lutte contre la pauvreté. Comment un suivi efficace va-t-il être assuré ?
Food Voucher : le dernier né des petits programmes de l’administration Martelly
Après « ti manman cheri », « Aba grangou », « Ede pèp », « Kore
etidyan », « Ban m limyè ban m lavi », etc, vient « Food Voucher », un
nouveau programme gouvernemental de bons d’achats et de nourriture en
faveur des « populations vulnérables ».
Foud Voucher a été lancé le 30 janvier 2013 par le tout nouveau
ministre des Affaires sociales et de l’emploi, Charles Jean-Jacques. Le
financement est assuré par l’Agence américaine pour le développement
international (Usaid). Il est de l’ordre de 80 millions de dollars
états-unisiens sur une durée de 4 ans.
Les « petits programmes » epars, peuvent-ils remplacer une politique de sécurité sociale durable ?
C’est Carnaval…
Carrefour, Delmas, Petion Ville et Jacmel ont fêté carnaval durant
cette fin de semaine. Chaque commune à sa façon a intégré le thème du
carnaval national « Yon ayisyen, yon pye bwa, an nou pote kole ».
Les carnavaliers et carnavalières semblent avoir trouvé du plaisir, toujours garanti en ces circonstances.
Qu’en sera-t-il les 10, 11 et 12 février (les 3 jours gras) au Cap
Haïtien (Nord) ? Que tirera le Nord de cette expérience ? Véritable
volonté de décentralisation ou de l’eau sur le feu du Cap où les
manifestations anti-gouvernementales de l’année dernière ont été les plus importantes ?
Source : Alterpresse Haïti