samedi 27 octobre 2012

Brésil, amendement et restitution des territoires Amérindiens

Un projet d'amendement menaçant la restitution des territoires aux amérindiens

Par ICRA International 

SIGNEZ la Pétition en ligne ! Un projet d’amendement à la Constitution brésilienne, le PEC 215, va rendre encore plus difficile la restitution aux Indiens du Brésil de leurs territoires traditionnels. L’Association brésilienne des Juges pour la Démocratie condamne et rejette cet amendement. Elle a lancé une pétition adressée à la Présidente Dilma Rousseff pour lui demander de garantir les droits constitutionnels des Indiens et de délimiter sans tarder leurs territoires. Vous pouvez vous aussi aider les Amérindiens du Brésil en signant la pétition ci-après.

Merci de signer la pétition lancée par l’Association brésilienne des Juges pour la Démocratie
 
Au Brésil, la Constitution de 1988 prévoyait que la démarcation des territoires amérindiens aurait été faite dans les cinq ans. Vingt-quatre ans plus tard on est loin du compte. Sur 1046 territoires indiens, seulement 363 ont été régularisés. Et pour 348 d’entre eux, le processus de démarcation, qui est très long, n’a même pas été entamé.

Un projet d’amendement à la Constitution, le PEC 215, a été approuvé à la fin de l’année dernière par la Commission Constitution et Justice du Congrès brésilien. Alors que selon la Constitution, il revient à la Présidence de la République brésilienne d’homologuer les territoires indiens, cet amendement envisage que, désormais, toute démarcation devra être soumise à l’approbation des sénateurs et des députés. Etant donné la composition du Congrès brésilien largement opposée aux Indiens, cet amendement mènera à la paralysie totale du processus de démarcation des territoires indiens du Brésil, selon le Conseil indigène missionnaire (CIMI)
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Les Guarani-Kaiowá sont une de ces ethnies amérindiennes qui attendent désespérément qu’on leur restitue une partie de leur territoire ancestral. Ils vivent une véritable tragédie. Depuis le début du vingtième siècle, ils ont perdu 90% de leur territoire situé dans l’Etat du Mato Grosso do Sul. Leurs terres sont aux mains d’éleveurs de bétail, de planteurs de soja ou d’entreprises de canne à sucre qui les ont presque entièrement déboisées. Les Guarani Kaiowá vivent confinés dans des réserves exiguës ou dans des campements précaires au bord des grand-routes, le long des terres qui appartenaient autrefois à leur ethnie. Leurs conditions de vie sont dramatiques.
 

Depuis 2005, plus de 100 enfants sont morts de sous-alimentation. C’est le groupe de population qui connaît le plus fort taux de suicide du pays. Las d’attendre que l’Etat leur restitue une partie de leurs territoires traditionnels, ainsi que le prévoit la Constitution, quelques communautés ont décidé de retourner sur leurs terres ancestrales pour y vivre selon leurs coutumes. 

Mais elles y sont victimes de harcèlements, de menaces et même d’assassinats. Dernier exemple en date : le 10 août dernier, des pistoleiros ont attaqué la communauté guarani-kaiowá d’Arroio Korá dont le territoire a été homologué en 2009 mais d’où les non Amérndiens ne sont pas partis. Ils ont tué un enfant et emmené un homme qui n’a toujours pas été retrouvé.

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