le conflit de travail continue,
sans
perspective de dialogue
Par USO Meta
Cinquante-sept jours d’assemblée permanente se sont écoulés
depuis le 14 aout dernier, date à laquelle les travailleurs de l’entreprise
contractuelle Termotécnica, entreprise qui travaille sur les projets Caracará
Sur et Jaguar 1 de Ecopetrol et CEPCOLSA, filiale de Cepsa España -dans la
municipalité de Puerto Gaitán au département de Meta- ont présenté un cahier de
revendications aux entreprises Cepcolsa et Termotécnica et ont exigé la place
de l’USO dans les négociations, ainsi qu’un meilleur traitement par les
supérieurs, de meilleures salaires et plus de repos, c’est-à-dire des
conditions professionnelles et de travail dignes d’une compagnie pétrolière.
Cinquante-sept jours de paralysie au niveau des travaux de
l’entrepreneur Termotécnica Coindustrial S.A.
Pour s’entendre et trouver une solution devant les revendications des travailleurs, le dialogue fût impossible, à cause de l’attitude antisyndicale et orgueilleuse de Cepcolsa, qui a littéralement interdit à Termotécnica Coindustrial de s’asseoir pour négocier avec l’USO, puisque l’USO a conclu avec cet entrepreneur des accords touchant diverses parties de l’industrie pétrolière dans le pays, sans incident majeur, résistance ou stigmatisation tel que nous le vivons aujourd’hui.
En outre, ils ont voulu régler un conflit de travail via la
terreur, la peur et la militarisation : les travailleurs ont subi toutes sortes
de pressions afin qu’ils abandonnent la mobilisation et la protestation pourtant
légitime. Dans cette optique, nous avons pu observer des convois militaires qui
surveillaient les autobus circulant de la place municipale jusqu’aux champs
pétroliers; une militarisation de sites comme le pont Manacacias et les lieux
d’entrée aux installations de Cepcolsa; DE FAUX MONTAGES JUDICIAIRES; des coups
de fusil; l’offrande de bons pour ceux qui acceptaient d’être briseur de grève
et d’appuyer le patron; des remises et des rétentions illégales de salaires à
qui continuait d’exiger des solutions face aux revendications; enfin une
répression démesurée contre toute tentative de mobilisation, même pacifique.
L’arrogance de Cepcolsa et de Termotécnica a obligé notre
organisation syndicale à convoquer et maintenir un arrêt départemental de
travail le 3 octobre dernier, de Villavicencia jusqu’à Campo Rubiales; nous
avons trouvé de l’appui à Apiay, Pompeya, Acacias, Chihimene, Castilla et
Puerto Gaitán, mais également avec les membres affiliés et de la communauté qui
se sont montrés solidaires avec les travailleurs en conflit avec le Cepsa et
Termotécnica, et qui ont exprimé leur soutien vis-à-vis de l’Union syndicale
des travailleurs -USO.
Nous avons maintenu et nous maintiendrons la protestation et
la mobilisation dans l’exercice de nos pouvoirs constitutionnels et légaux,
puisque nous est nié et restreint un droit fondamental consacré à la fois au
sein notre Constitution, dans les articles 38, 39 et 53, et à la fois au sein
de conventions internationales, comme les conventions 87 et 98 de l’OIT.
De la même façon, nous avons utilisé des instruments légaux
comme le recours administratif devant le Ministère du Travail, dans le
territoire de Meta, ministère qui est sur le point de décider de l’application
de l’article 433 du Code du Travail, concernant l’ouverture de négociations.
Nous avons également intenté un recours en tutelle devant le juge civil de
Bogotá, recours qui a été mystérieusement transféré à Puerto Gaitán et qui est
tombé sous la thèse du « fait surpassé » (HECHO SUPERADO), le ministère du
travail s’étant déjà retrouvé devant la même demande, et une plainte ayant été
déposée devant le Procureur Général de la Nation pour violation de l’article
200 du Code Pénal, plainte qui est à l’étude contre Termotécnica y Cepcolsa.
L’administration de Termotécnica, via son représentant
juridique, a également présenté un recours en tutelle contre le Ministère du
Travail, demandant qu’il lui garantisse une procédure régulière et qu’il annule
toute son instruction du procès, sachant qu’il avait convoqué les parties (USO
et TERMORTECNICA) en date du 27 août, rencontre qui a abouti à un échec causé
par un manque de compromis de la part de l’entreprise. Nous fûmes à nouveau
convoqués par application de l’article 433 du C.S.T, le 7 septembre puis le 13
du même mois; ces procédures ont échoué pour les mêmes raisons : manque de
volonté et d’esprit de conciliation de l’entreprise.
De ce fait, le ministère nous a convoquées le 17 septembre à
9 heures du matin dans le siège du ministère dans la ville de Villavicencio
pour commencer les dialogues, comme la loi le prescrit. Les parties s’y sont
rendues et l’entreprise Termotécnica Coindustrial a affirmé qu’elle «
négocierait avec l’USO une fois rendus les jugements des recours et appels
interjetés dans la requête administrative, si ces jugements allaient à leur
encontre en tant que société », mais elle a nié la compétence du juge du
territoire de Meta afin qu’il ne puisse agir comme seconde instance, ce qui
explique pourquoi la première instance s’est prononcée contre Termotécnica, et
que la seconde sera prononcée depuis la ville de Bogota.
Les travailleurs et l’USO ont été les victimes d’une brutale
répression, comme nous l’avons vécu le 5 octobre dernier, lorsqu’une marche
pacifique à Puerto Gaitán a été dissoute par l’ESMAD, générant plusieurs
blessés et arrêtant le dirigeant syndical JHON RODRIGUEZ et JORKS VELANDIA, qui
faisait partie de l’escorte; de même, la Commission de l’USO, avec un
accompagnement international, qui était à Campo Rubiales le 3 octobre dernier,
fût bloquée par des barrières physiques et des camionnettes, ainsi qu’avec des
barrières humaines, constituées de la force publique de l’Armée, de la Police,
de la Sijín, de l’ESMAD et de la Sécurité Physique de PREC, qui ont empêché le
contact entre dirigeants et travailleurs, comme cela devrait être dans un pays
démocratique.
Dans de telles circonstances, nous ne renoncerons pas à la
mobilisation et à la protestation légitime de toute classe travailleuse; tandis
que les multinationales pétrolières, la télévision et la radio tentent de
dissimuler la vérité et de confondre l’opinion publique, avec le consentement
de mandataires coopés et corrompus, en affirmant qu’il ne se passe absolument
rien à Puerto Gaitán.
Nous saluons la déclaration faite par le bureau de la
VICE-PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE, sous la personne du Dr. ANGELINO GARZON, et
nous nous joignons à l’appel envers la classe dirigeante des entreprises
pétrolières telles que CEPSA COLOMBIA S.A. et PACIFIC RUBIALES afin qu’elles
respectent le droit d’association, les libertés syndicales, et qu’elles gèrent
les différends et oppositions rencontrés avec les organisations syndicales
représentants les travailleurs via un dialogue civiliste, démocratique,
constructif et productif.
Nous appelons une fois encore tout le mouvement syndical
national et international à entourer et accompagner la lutte des ouvriers
sous-traités de CEPCOLSA - CEPSA, afin d’exiger une solution à leurs justes
revendications, et d’exprimer toute leur solidarité vis-à-vis de cette lutte
qui réclame justice, dignité et distribution de la richesse.
« Pour défendre la vie, arrêtons déjà la locomotive
énergétique de la minière »
Source : article publié le 09/10/2012