Hector Abad, raconte son père et son travail auprès des pauvres de Medellin
Prix de la littérature des droits de l’Homme
Par Libres Amériques
Héctor Abad Faciolince,
écrivain colombien recevra au mois de novembre, le "Prix Littéraire des
droits de l'Homme" de 2012. Un prix attribué par le Bureau à Washington
pour les Affaires Latino-américains (WOLA) et l'Université de Duke. Le prix sera remis le 28 novembre à Washington,
WOLA a qualifié "l'oubli que nous serons" comme un livre
"profondément émouvant", "beau" et "original".
L'auteur colombien raconte
les initiatives de son père, du même nom, ou comment celui-ci a développé des
programmes de santé publique pour les pauvres à Medellin, et raconte son
activisme pour "la justice sociale dans sa communauté", selon WOLA.
Dans "l'oubli que nous
serons", Héctor Abad Faciolince écrit après que son père, l'humaniste
Héctor Abad Gómez, ait été assassiné en 1987 aux mains des forces paramilitaires,
"et de l'importance qu’il nous montre de nous confronter à
l'injustice".
L'Université de Duke et WOLA
ont créé ce prix en 2008 pour reconnaître le meilleur livre de non-fiction
publié en anglais sur des droits de l'homme, la démocratie et la justice
sociale dans l'Amérique latine contemporaine.
Le livre "L'oubli que nous serons" d'Héctor Abad Faciolince est
aussi édité en français depuis 2010. Disponible en version poche par les
éditions Folio Gallimard depuis mars 2012.
L'oubli
que nous serons,
un livre d’Héctor Abad
Faciolince
Traduit par Albert
Bensousan - Préface de Mario Vargas Llosa
Mario Vargas Llosa : « Il est très difficile
d'essayer de synthétiser ce qu'est L'oubli que nous serons sans trahir ce
livre, parce que, comme tous les chefs-d'œuvre, il est plusieurs choses à la
fois.
Dire qu'il s'agit d'une mémoire déchirée sur la famille et le père de l'auteur - qui fut assassiné par un tueur - est certain, mais cela reste limité et infime, car ce livre est, aussi, une saisissante immersion dans l'enfer de la violence politique colombienne, dans la vie et l'âme de la ville de Medellín, dans les rites, les petites choses de la vie, l'intimité et la grandeur d'une famille, ainsi qu'un témoignage délicat et subtil d'amour filial, une histoire vraie transfigurée par son écriture et sa construction en une superbe fiction, et l'un des plaidoyers les plus éloquents jamais écrits contre la terreur comme instrument d'action politique.»
Dire qu'il s'agit d'une mémoire déchirée sur la famille et le père de l'auteur - qui fut assassiné par un tueur - est certain, mais cela reste limité et infime, car ce livre est, aussi, une saisissante immersion dans l'enfer de la violence politique colombienne, dans la vie et l'âme de la ville de Medellín, dans les rites, les petites choses de la vie, l'intimité et la grandeur d'une famille, ainsi qu'un témoignage délicat et subtil d'amour filial, une histoire vraie transfigurée par son écriture et sa construction en une superbe fiction, et l'un des plaidoyers les plus éloquents jamais écrits contre la terreur comme instrument d'action politique.»
Albert Bensoussan : L’Oubli que nous serons, récit autobiographique, évoque les deux décès qui ont marqué la vie de l’auteur : celui de sa sœur, morte d’un cancer foudroyant, et celui de son père, un docteur humaniste, défenseur des droits de l’Homme, assassiné pour ses idéaux. Dans la poche du père tué à Medellín, le jeune Héctor Abad a trouvé un poème manuscrit qui commence par le vers : « Nous voilà devenus l’oubli que nous serons », poème de Jorge Luis Borges dont l’histoire est rapportée dans l’ouvrage suivant de l’auteur, Traiciones de la memoria (Trahisons de la mémoire). L’Oubli que nous serons, livre considérable où les pages de l’enfance sont d’une émouvante tendresse, est aussi une saisissante immersion dans l’enfer de la violence politique colombienne. Écrit dans un style bouleversant de pudeur et de retenue.
Présentation du livre : L'Oubli que nous serons est à la fois le récit d'un crime, la biographie d'un homme, la chronique d'une famille et l'histoire d'un pays. L'homme est un médecin colombien engagé dans le combat contre la misère et l'ignorance.
Le docteur Héctor Abad
Gômez enseigne à l'Université de Medellin et travaille dans les quartiers
populaires de la ville. Eduqué dans la tradition des Lumières, ce libre penseur
croit à la possibilité de changer la vie de ses semblables et de bâtir, grâce à
la science, un avenir meilleur.
Le portrait de ce père
d'exception est dépeint par Abad avec une admiration et un amour tout aussi
exceptionnels. Le pays est, bien entendu, la Colombie des années 1980 : une
société déchirée par la violence et la guerre sans merci que se livrent les paramilitaires,
l'armée, les guérilleros et le narcotrafic.
L'Oubli que nous serons
donne des éléments pour comprendre la genèse de cette situation, car il nous
offre une fresque de l'histoire colombienne récente, ou plutôt, une chronique
intime de cette histoire à travers le quotidien de la famille Abad.
A travers ce dosage
équilibré entre histoire publique et chronique privée, le lecteur a
l'impression de découvrir les événements qui ont marqué l'histoire colombienne
récente, mais de l'intérieur, tel qu'ils ont été vécus par les Colombiens.
Enfin, L'Oubli que nous
serons est le récit d'un crime : l'assassinat d'un juste, d'un défenseur des
droits de l'homme qui n'a pas cédé à la peur ni à la menace des armes. Les
pages dans lesquelles Abad raconte les derniers jours de la vie de son père et
la scène de l'assassinat sont plus qu'émouvantes : elles sont d'un courage et
d'une beauté extraordinaires.
Fiction ou
non-Fiction, en version originale ?
Une vidéo en catillan à la
Casa América en Espagne avec l’auteur Hector Abad, cliquez ici !
Biographie d’Héctor Abad
Faciolince :
Héctor Abad naît en 1958 à
Medellín. Après des études de journalisme à l’université d’Antioquia, il
devient chroniqueur dans plusieurs journaux et revues dont El Espectador,
Semana et Cambio. Contraint à l’exil de 1987 à 1992, il s’installe d’abord en
Espagne puis en Italie, à Vérone, où il gagne sa vie en donnant des cours
d’espagnol et commence son œuvre de romancier.
Traducteur d’auteurs
italiens, dont Gesualdo Bufalino et Italo Calvino, il publie en 1991 un premier
livre de nouvelles, Malos pensamientos, suivi en 1996, de Tratado culinario
para mujeres tristes (Traité culinaire à l’usage des femmes tristes), et en
2000 d’un roman, Basura. Angosta, publié en 2004, lui vaut une reconnaissance
internationale.
En 2006, il publie El olvido
que seremos (L’Oubli que nous serons), récit autobiographique et poignant
hommage à son père assassiné en 1987. En 2009, enfin, paraît un recueil de
trois nouvelles, Traiciones de la memoria.
Sources : Casa América,
le blog les Belles étrangères, El espectador