mercredi 17 octobre 2012

Livre, « L’oubli que nous serons » du colombien Hector Abad

Hector Abad, raconte son père et son travail auprès des pauvres de Medellin

Prix de la littérature des droits de l’Homme

Par Libres Amériques

Héctor Abad Faciolince, écrivain colombien recevra au mois de novembre, le "Prix Littéraire des droits de l'Homme" de 2012. Un prix attribué par le Bureau à Washington pour les Affaires Latino-américains (WOLA) et l'Université de Duke. Le prix  sera remis le 28 novembre à Washington, WOLA a qualifié "l'oubli que nous serons" comme un livre "profondément émouvant", "beau" et "original".


L'auteur colombien raconte les initiatives de son père, du même nom, ou comment celui-ci a développé des programmes de santé publique pour les pauvres à Medellin, et raconte son activisme pour "la justice sociale dans sa communauté", selon WOLA.

Dans "l'oubli que nous serons", Héctor Abad Faciolince écrit après que son père, l'humaniste Héctor Abad Gómez, ait été assassiné en 1987 aux mains des forces paramilitaires, "et de l'importance qu’il nous montre de nous confronter à l'injustice".

L'Université de Duke et WOLA ont créé ce prix en 2008 pour reconnaître le meilleur livre de non-fiction publié en anglais sur des droits de l'homme, la démocratie et la justice sociale dans l'Amérique latine contemporaine.

Le livre "L'oubli que nous serons" d'Héctor Abad Faciolince est aussi édité en français depuis 2010. Disponible en version poche par les éditions Folio Gallimard depuis mars 2012.

L'oubli que nous serons, 
un livre d’Héctor Abad Faciolince

Traduit par Albert Bensousan - Préface de Mario Vargas Llosa

Mario Vargas Llosa : « Il est très difficile d'essayer de synthétiser ce qu'est L'oubli que nous serons sans trahir ce livre, parce que, comme tous les chefs-d'œuvre, il est plusieurs choses à la fois. 

Dire qu'il s'agit d'une mémoire déchirée sur la famille et le père de l'auteur - qui fut assassiné par un tueur - est certain, mais cela reste limité et infime, car ce livre est, aussi, une saisissante immersion dans l'enfer de la violence politique colombienne, dans la vie et l'âme de la ville de Medellín, dans les rites, les petites choses de la vie, l'intimité et la grandeur d'une famille, ainsi qu'un témoignage délicat et subtil d'amour filial, une histoire vraie transfigurée par son écriture et sa construction en une superbe fiction, et l'un des plaidoyers les plus éloquents jamais écrits contre la terreur comme instrument d'action politique.» 
   

Albert Bensoussan : L’Oubli que nous serons, récit autobiographique, évoque les deux décès qui ont marqué la vie de l’auteur : celui de sa sœur, morte d’un cancer foudroyant, et celui de son père, un docteur humaniste, défenseur des droits de l’Homme, assassiné pour ses idéaux. Dans la poche du père tué à Medellín, le jeune Héctor Abad a trouvé un poème manuscrit qui commence par le vers : « Nous voilà devenus l’oubli que nous serons », poème de Jorge Luis Borges dont l’histoire est rapportée dans l’ouvrage suivant de l’auteur, Traiciones de la memoria (Trahisons de la mémoire). L’Oubli que nous serons, livre considérable où les pages de l’enfance sont d’une émouvante tendresse, est aussi une saisissante immersion dans l’enfer de la violence politique colombienne. Écrit dans un style bouleversant de pudeur et de retenue.

Présentation du livre : L'Oubli que nous serons est à la fois le récit d'un crime, la biographie d'un homme, la chronique d'une famille et l'histoire d'un pays. L'homme est un médecin colombien engagé dans le combat contre la misère et l'ignorance.

Le docteur Héctor Abad Gômez enseigne à l'Université de Medellin et travaille dans les quartiers populaires de la ville. Eduqué dans la tradition des Lumières, ce libre penseur croit à la possibilité de changer la vie de ses semblables et de bâtir, grâce à la science, un avenir meilleur.

Le portrait de ce père d'exception est dépeint par Abad avec une admiration et un amour tout aussi exceptionnels. Le pays est, bien entendu, la Colombie des années 1980 : une société déchirée par la violence et la guerre sans merci que se livrent les paramilitaires, l'armée, les guérilleros et le narcotrafic.

L'Oubli que nous serons donne des éléments pour comprendre la genèse de cette situation, car il nous offre une fresque de l'histoire colombienne récente, ou plutôt, une chronique intime de cette histoire à travers le quotidien de la famille Abad.

A travers ce dosage équilibré entre histoire publique et chronique privée, le lecteur a l'impression de découvrir les événements qui ont marqué l'histoire colombienne récente, mais de l'intérieur, tel qu'ils ont été vécus par les Colombiens.

Enfin, L'Oubli que nous serons est le récit d'un crime : l'assassinat d'un juste, d'un défenseur des droits de l'homme qui n'a pas cédé à la peur ni à la menace des armes. Les pages dans lesquelles Abad raconte les derniers jours de la vie de son père et la scène de l'assassinat sont plus qu'émouvantes : elles sont d'un courage et d'une beauté extraordinaires.

Fiction ou non-Fiction, en version originale ?

Une vidéo en catillan à la Casa América en Espagne avec l’auteur Hector Abad, cliquez ici !


Biographie d’Héctor Abad Faciolince :

Héctor Abad naît en 1958 à Medellín. Après des études de journalisme à l’université d’Antioquia, il devient chroniqueur dans plusieurs journaux et revues dont El Espectador, Semana et Cambio. Contraint à l’exil de 1987 à 1992, il s’installe d’abord en Espagne puis en Italie, à Vérone, où il gagne sa vie en donnant des cours d’espagnol et commence son œuvre de romancier.

Traducteur d’auteurs italiens, dont Gesualdo Bufalino et Italo Calvino, il publie en 1991 un premier livre de nouvelles, Malos pensamientos, suivi en 1996, de Tratado culinario para mujeres tristes (Traité culinaire à l’usage des femmes tristes), et en 2000 d’un roman, Basura. Angosta, publié en 2004, lui vaut une reconnaissance internationale.

En 2006, il publie El olvido que seremos (L’Oubli que nous serons), récit autobiographique et poignant hommage à son père assassiné en 1987. En 2009, enfin, paraît un recueil de trois nouvelles, Traiciones de la memoria. 


Sources : Casa América, 
le blog les Belles étrangères, El espectador