Un signe
d’ouverture :
Le permis de sortir n’est
plus
ou presque… Mais avec quel argent pour
voyager ?
Par Ivan de la Pampa,
Le 14 janvier 2013 les
Cubains n’auront plus besoin de permis de sortie, il leur suffira de présenter
un passeport pour aller à l’étranger. Toutefois certaines dispositions
limiteront certains fonctionnaires comme ceux de l’armée ou de la santé
d’accéder au permis de rêver ?
L’information sur les
moteurs de recherche est répétée sur à peu près tout ce qu’il peut y exister de
sites d’actualités francophones de la presse marchande, pour découvrir dans la
très grande majorité des cas la même note de l’Agence France-Presse. Sous un
format allant de quelques lignes à sa version entière.
La question n’est pas de
s’interroger sur les qualités ou les défauts de la dépêche. Mais cela a un goût
particulier, celui d’une information centralisée et répétitive. Ou comment dans
le domaine géopolitique ou des question internationale quelques agences (AFP,
Reuters et Assiocated Press) font un peu la pluie ou le beau temps des
nouvelles du monde.
Il en va surtout de
s’interroger si les Cubains vont pouvoir voyager avec des salaires aussi
faibles ? Car cette liberté publique encore partielle ne peut fonctionner,
que si les Cubains disposent de moyens et de suffisamment d’argents, ce que n’a
pas la très grande majorité.
Avec un salaire moyen de 15
dollars par mois, on subsiste au mieux trois jours à Miami et encore si l’on
vous héberge et l’on vous paie le billet d’avion. Sachant que la fin des bons
d’aide alimentaire est programmée et que par ailleurs des centaines de milliers
d’emplois dans la fonction publique sont menacés, à ce train de mesure, tout
cela n’est que de la poudre aux yeux.
Si le PC cubain ne fait pas
confiance en son peuple, il est condamné par avance
Si l’on peut voir de la part
des autorités cubaines un peu plus de souplesse sur les libertés publiques, il
est normal d’avoir des doutes sur le train des réformes entreprit pour aménager
le système sur le mode chinois (parti unique et capitalisme). Avant de voir se
mettre en branle comme en Chine la mécanique capitaliste de l’accumulation, il
faudra au moins une ou deux décennies (ou 20 ans pour sortir un tiers de
chinois de la misère). Tout cela annonce des années plus que difficiles pour le
peuple cubain et sera probablement un gâchis.
L’objet n’est de pointer la
Chine comme l’ennemie à abattre, mais se demander si le capitalisme d’état
cubain ne peut que se réformer de cette manière, surtout dans un pays où l’on
ne manque pas de matière grise et qui n’a en rien les dimensions de l’Empire du
milieu sur le plan économique et humain ?
Ce n’est pas en soit
l’ouverture à l’entreprise individuelle qui pose problème, l’idée de soutenir
le coopérativisme va aussi dans le bon sens, mais pourquoi s’en tenir à un
modèle ou tous les acquis de la révolution sur le plan social seront amenés
inévitablement à disparaître ?
Cette mesure d’ouverture est
un pas inévitable dans le domaine des libertés publiques, qui ne sont en rien
contradictoires avec le socialisme et ne peut être que bénéfique à l’ouverture
des cubains sur le monde, mais à condition que la mutation économique se fasse
au profit des cubains qui pourront dans les années à venir voyager et faire
tomber en interne les dernières murailles de la bureaucratie, souhaitons-le.
C’est dans l’économie du
savoir que nous pourrons être échappés à des logiques de concurrence et
d’accumulation classique du capital. J’aimerais à croire que les Cubains
puissent venir un peu révolutionner cet ordre des choses dès plus implacable.
Pour ne pas faire
l’impasse sur cette info sur le droit de voyager, à certains égards surréalistes, voici la prose
officielle des appuis à Cuba en France de l’association Cuba Si :
De la pure littérature, un bouquet de poésie, tel
un journal officiel…
Cuba ACTUALISE SA POLITIQUE MIGRATOIRE
« Les
modifications entreront en vigueur le 14 janvier 2013.
Dans le
cadre du travail réalisé pour actualiser la politique migratoire en vigueur et
l’ajuster aux conditions actuelles et futures prévisibles, le Gouvernement
cubain, exerçant sa souveraineté, a décidé d’éliminer la procédure de demande
de Permis de Sortie pour les voyages à l’étranger et de laisser sans effet la
Lettre d’Invitation.
Par
conséquent, à partir du 14 janvier 2013, on exigera seulement la présentation
du passeport valide et le visa du pays de destination, dans le cas où celui-ci
est requis. Pourront obtenir ce passeport les citoyens cubains qui
accomplissent les démarches établies dans la Loi de Migration, qui a également
été actualisée conformément aux mesures adoptées et entrera en vigueur 90 jours
après sa publication au Journal Officiel de la République de Cuba.
Les
titulaires d’un passeport délivré antérieurement à l’entrée en vigueur de cette
décision devront solliciter son actualisation par les autorités du Ministère de
l’Intérieur, sans aucun frais. De même, ceux qui ont une autorisation de sortie
valide, pourront sortir du pays sans avoir à effectuer de nouvelle démarche.
On a
décidé d’étendre à 24 mois à partir de la date de sortie du pays, la durée de
séjour à l’extérieur de ceux qui résident à Cuba et qui voyagent pour des
raisons particulières. Lorsque le séjour excède cette durée, ils doivent
obtenir, exprimée sur le passeport, la preuve de la prorogation de séjour
correspondante, accordée par un consulat cubain.
L’actualisation
de la politique migratoire tient compte du droit de l’Etat révolutionnaire à se
défendre des plans d’ingérence et subversifs du gouvernement nord-américain et
de ses alliés. Pour cette raison, les mesures pour préserver le capital humain
crée par la Révolution seront maintenues, face au vol de talents que réalisent
les puissants.
Il faut
signaler que, peu à peu seront adoptées d’autres mesures en relations avec le
thème migratoire, qui sans doute, aideront aussi à consolider les efforts
prolongés de la Révolution pour normaliser pleinement les relations de Cuba
avec son émigration.
Aujourd’hui,
est publiée au Journal Officiel de la République de Cuba, le Décret-Loi du
Conseil d’Etat qui modifie la Loi de Migration en vigueur, ainsi que d’autres
normes complémentaires.
Une
information complémentaire sur les procédures à accomplir et autres précisions
ponctuelles sur la politique migratoire du pays sont disponibles pour la
population dans les bureaux et sur la messagerie vocale de la Direction de
l’Immigration par téléphone au : 206 32 18, sur le Portail du Citoyen
Cubain : www.ciudadano.cu et sur celui du Ministère des
Relations Extérieures de Cuba : www.cubaminrex.cu ».