par Cecilia Remón
Ollanta Humala a prêté serment en tant que président du Pérou le 28
juillet 2011, et il s’est engagé à instaurer un dialogue afin de
résoudre les nombreux conflits sociaux du pays. Dans son discours
d’investiture, le mandataire déclarait que « l’augmentation démesurée du
nombre des conflits dont beaucoup sont absurdement violents, démontre,
jour après jour, qu’il est urgent de réparer les injustices, de changer
de cap et de rétablir le dialogue dans notre société ».
Le nouveau gouvernement avait hérité, d’après le Défenseur du peuple,
de 214 conflits sociaux dont 118 étaient de nature
socio-environnementale, en particulier contre des projets miniers. En
outre, pendant la législature de l’ex-président Alan García (2006-2011),
195 personnes ont perdu la vie à cause de la violence déchaînée durant
les conflits.
Mais, au bout d’à peine quatre mois de pouvoir, Humala a décidé
d’abandonner le dialogue et d’imposer « une main de fer » pour maîtriser
les mouvements sociaux contre les activités d’extraction minière. Le
déclencheur du revirement présidentiel a été le projet Conga, un
investissement de 4,8 milliards de dollars pour extraire l’or et le
cuivre enfouis sous quatre lacs, au sud-est du département de Cajamarca,
dans la sierra nord. Ce projet sera mis en œuvre par l’entreprise
Minera Yanacocha – propriété de l’entreprise états-unienne Newmont
Mining –, par l’entreprise péruvienne Buenaventura et par la
Corporation financière internationale (IFC), rattachée à la Banque
mondiale.
La population de Cajamarca s’est fermement opposée au projet situé à
l’entrée d’un bassin fluvial car il prétend transvaser les eaux des lacs
dans des réservoirs artificiels. En novembre 2011, le ministère de
l’environnement entreprend une étude d’impact sur l’environnement (EIA)
du projet et y trouve de nombreuses lacunes dont l’absence d’étude
hydrologique, indispensable pour comprendre le fonctionnement des lacs.
Ce projet a fait l’impasse sur les services environnementaux que rendent
ces écosystèmes. Ces conclusions ont été confirmées en avril par trois
experts étrangers dépêchés par l’État.
Une des principales critiques que font les experts à propos des
études d’impact sur l’environnement (EIA) est que, d’une part, elles
sont réalisées par des sociétés de consultants sous contrat des
entreprises minières et que, d’autre part, leur validation revient au
ministère de l’énergie et des mines, qui octroie les concessions, ce qui
le rend à la fois « juge et partie ».
Pour Julia Cuadros, directrice de l’ONG CooperAcción, les EIA se
font « à la tête du client » et sont, en outre « un document de pure
forme » car, après leur approbation, plus personne ne se préoccupe du
suivi.
Cuadros, tout comme d’autres analystes et experts, considère que les
EIA doivent être prises en charge par le ministère de l’environnement.
Cependant, le président du conseil des ministres, le militaire à la
retraite Oscar Valdés, a affirmé à Noticias Aliadas, lors de la réunion du 5 juin avec les correspondants étrangers, que cela ne se fera pas.
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Source : DIAL Infos