jeudi 25 octobre 2012

Amérique latine, droits humains et guerre en Colombie ?

Inquiétudes au sujet de la situation humanitaire en Colombie et des droits humains en Amérique latine

Par Nasaacin.org - Traduction de Libres Amériques

Au Mexique, divers référents sociaux, amérindiens, écologistes, universitaires, artistiques et de communications de tout le continent, sont venus avec des rapports et documents sur la situation humanitaire existante en Colombie et sur les droits de l'Homme dans plusieurs pays, tels, que le Guatemala, le Honduras, le Pérou, l'Argentine et le Chili.

Guerre en Colombie 
& droits de l’Homme 
au Guatemala, 
au Honduras, au Chili, 
au Pérou et en Argentine

Les dossiers ont été mis à la disposition de divers organismes internationaux des Nations Unies et de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH).

Les organisations (signataires de ce texte) somment les divers organismes internationaux relatifs aux droits de l'Homme à se saisir des différents mécanismes de procédures pour traiter les événements très graves, qui ont été dénoncés en Colombie et qui touchent brutalement des personnes sans défenses et innocentes, y compris des enfants et des femmes.

De plus, sur la violence structurelle et sur la situation de la liberté d'expression et de communication des autochtones. Notez à ce sujet: « Les massacres commis dans un contexte d’une culture de la violence, inclut une longue liste de décès dus à un conflit armé entre le gouvernement colombien et ses militaires, les paramilitaires et la guérilla comme les FARC et l'ELN ».


Pour cette raison, les organisations ont rendu compte, qu’il existait des antécédents, le «motif» de cette guerre belliqueuse a causé la destruction d’habitations, des déplacements de populations, des meurtres systématiques et des blessés, tandis que d'autre part, en parallèle, continuait l'imposition de mégaprojets des industries extractives aux intérêts transnationaux, comme dans les mines et le pétrole.

« Face à cela, un résultat insolite, et pour user d’un terme, le conflit armé a servi de « justification », pour ignorer les droits collectifs des communautés, en violation des traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, comme la Convention 169 de l’OIT et écarter les populations locales. Les faits sont situés dans des endroits, où coïncidence, se sont installés ou ont l'intention de s’installer les principaux grands projets de ce type d'industries ».

Les organisations (signataires de ce texte) considèrent inquiétant que cela se produise dans la passivité et la complicité des instances internationales des droits de l'Homme et leurs réactions sont a posteriori sans effets, alors que les crimes et les abus se sont déjà concrétisés et vont à l'encontre des droits à la liberté, à l'intégrité personnelle et à la vie.

 « Pour cela, nous sollicitons très respectueusement, un rôle plus actif face à cette réalité et faisons appel à vous, pour une meilleure observance et implication, et la coordination avec d'autres organismes pour la protection effective des droits de l'Homme en Colombie, ainsi que dans d'autres pays, où les droits continuent d’être piétiné. »

En parallèle, d’un autre courrier, il est mentionné : « Continuant sur la situation en Colombie et en particulier concernant les dits « pourparlers de paix », qui ont reçu beaucoup d'attention des médias, il convient de souligner que la présence et les actions de ces groupes armés continuent d'affecter les territoires amérindiens, afro-colombiens et paysans.

Les réserves autochtones continuent d’être militarisé et y persistent dans les zones des opérations militaires, où les familles vivant au sein des communautés sont suivis par des affrontements entre les groupes armés de la « guérilla » et les militaires.

La menace persiste et reste latente dans certains secteurs avec la présence de groupes paramilitaires, ce sont des mercenaires liés à des individus agissant en tant que pouvoir de fait dans le pays, mais rien de tout cela n'est mentionné dans la presse, comme il n’est pas fait mention, non plus, des nombreuses et réitérées opportunités par lesquelles les peuples autochtones ont proposé des solutions et sollicité la paix, non seulement sur leurs territoires, mais pour tout le pays et le continent. »

(…)

Les droits de l'Homme dans d'autres pays sur le continent

Les organisations ont également fait part de plusieurs cas, dans d'autres pays du continent, comme le Guatemala, le Honduras, le Pérou, l'Argentine et le Chili.


Guatemala

Nous dénonçons la politique de militarisation, de répression et de criminalisation des  luttes du peuple du Guatemala, par le gouvernement Otto Perez Molina.

Nous condamnons le massacre effectué par l'armée et de la police nationale du Guatemala le 4 octobre 2012 contre les 48 cantons de Totonicapán K'iche, communautés mayas où ont été tués plus de 40 personnes et 8 ont été blessés.

Nous sympathisons avec les Mayas, le Guatemala Xinka et les métis dans leur lutte pour la défense des territoires, contre les compagnies multinationales minières, de l’hydroélectrique, du pétrole et de la monoculture.

Honduras

Nous dénonçons la politique en continuité avec le coup d'Etat au Honduras, que l'actuel gouvernement du président Lobo a exercé contre la volonté de la majorité du peuple hondurien, qui a subit des centaines de meurtres et où la liberté de presse a été presque anéantie, avec plus de 16 journalistes tués au cours des deux dernières années.

Nous rejettons la violence systématique de l'état et du privé contre la population paysanne de Basse-Aguán, qui défend son territoire contre l'avancée des plantations de palmiers africains ; et nous condamnons l’assassinat perpétré le 6 octobre 2012 par des gardes privés de Miguel Facusse contre trois habitants Garifuna de Farallones, dans le département de Colón.

Chili

Nous rejetons la politique de la violence, la répression des forces spéciales de police et d'opérations au sein des communautés et des familles et la judiciarisation des mobilisations contre les communautés mapuches, qui exigent des réparations ou leurs terres ancestrales, ou bien, la défense de leur territoire contre les menaces de projets d'investissement des grandes industries et leur expansion.

Nous condamnons l'impunité de la police d'Etat qui a assassiné lâchement des jeunes Mapuches désarmés (Alex Lemun, Jaime Mendoza Collio et Matias Catrileo), dans le cadre de réclamations de terres.

Nous, nous solidarisons avec les prisonniers politiques Mapuche en grève de la faim comme mesure extrême, face à des jugements erronés participant de la criminalisation de l’état, qui a organisé la persécution et l'emprisonnement de nombreux combattants Mapuches avec des peines abusives et disproportionnées, y compris par l’application de la loi spéciale datant de la dictature militaire chilienne.

Pérou

Malheureusement, la longue liste d’ouvriers et de paysans assassinés pour avoir défendu la terre et l'eau dans le contexte des revendications contre l'activité minière et extractive, se compte par dizaines de morts.

À cet égard, nous rejetons les dispositions illégales et anti-démocratiques du décret-loi 1095, en vigueur depuis Septembre 2010, qui encourage l'abus des agents répressifs de l'État et étend la compétence des tribunaux militaires.

Argentine

Nous dénonçons la mort de 10 dirigeants autochtones dans les années récentes, qui se déroula dans un contexte des revendications sur la propriété foncière et au sein d’une protestation contre le modèle prédateur de la monoculture, les actes ont été commis par des individus et des policiers dans les provinces et sous la responsabilité des gouvernements régionaux.


Les signataires du texte :

-          Coordinadora Latinoamericana de Cine y Comunicación Indígena (CLACPI)
-          Coordinadora Andina de organizaciones Indígenas (CAOI)
-          Observatorio Latinoamericano de conflictos ambientales (OLCA)
-          Asociación Mundial de Radios Comunitarias (AMARC)
-          Coordinación por los Derechos de los Pueblos Indígenas (CODPI) – España
-          Consejo Indígena de Centro América (CICA)
-          Tejido de Comunicación Indígena – ACIN – Cauca - Colombia
-          Comunicaciones CRIC – Colombia
-           Organización Nacional Indígena de Colombia (ONIC)
-           Fundación SURCOS - Cartagena, Colombia
-           "Minga urbana Bakata"  - Colombia
-           "Somos Cauca" – Colombia
-           Red AMCIC (Asociación de medios de comunicación indígena de Colombia)
-          Programa educación indígena / pedagogía madre tierra / UdeA – OIA – Colombia
-           Artenred Bogotá  - Colombia
-           Uramba Tve - Colombia
-          Consejo Coordinador Nacional Indígena Salvadoreño - CCNIS
-          Colectivo informativo Mapuexpress – Wallmapu - Chile
-          Grupo de trabajo por derechos Colectivos – Wallmapu - Chile
-          Mujeres Radialistas – Chile
-          Red de acción por los Derechos Ambientales (RADA) – Chile
-           Casa de arte Mapuche - Chile
-          Centro de Formación y Realización Cinematográfica, CEFREC - Bolivia
-          Pueblos en Camino – Brasil
-          CORPAN – Ecuador
-          Comunicaciones CONAIE – Ecuador
-           Instituto de Ciencias y Culturas Indígenas, ICCI - Ecuador
-          Movimiento artistas Riaukux – Guatemala
-          Caracol producciones - Guatemala 
-          Asociación Comunicarte – Guatemala
-          IWGIA - International Work Group for Indigenous Affairs
-          Asociación comunitaria indígena de Comunicación – Argentina
-          Red de artistas, comunicadores comunitarios y antropólog@s en Chiapas – México


Source : Nasaacin.org