Cuba
et la méthode éducative
et la méthode éducative
« Yo, si, puedo »
Par Libres Amériques
Les campagnes d’alphabétisation " Yo si puedo " entreprises par le gouvernement cubain est un exemple d’aide ou d’échange à promouvoir, comme un autre moyen de concevoir la coopération internationale. Comment un petit pays de 11 millions d’habitants a su construire des programmes scolaires permettant aux plus pauvres d’accéder aux bases communes d’un savoir partagé, c’est-à-dire, lire et écrire.
Au Venezuela a été mise en oeuvre à partir de 2003 la
mission « Robinson » visant à éradiquer l’illettrisme. En 2005, le
Venezuela pouvait se féliciter, d’avoir appliqué la méthode cubaine avec succès
et obtint une grande réussite en matière d’alphabétisation. Il en fut de même
en Bolivie, peu d’années après.
En tout, plus de 2 millions de personnes ont pu profiter de
ce programme d’éducation né de la révolution cubaine (regarder la vidéo ci-après) et exporter en dehors de ses frontières,
cette méthode multilingue. Il faut aussi préciser que s’il
existe une méthode d’enseignement passant par le livre, l’outil télévision ou
cours sous la forme de vidéos peuvent aussi participer du dispositif.
Au Venezuela, celui qui recevait son certificat à la fin de
la mission « Robinson » avait droit de même à une petite
bibliothèque, et s’il faut saluer un effort sans précédent dans ce pays
concernant l’accès à l’éducation, les apports de Cuba le furent dans plusieurs
pays plus qu’utile, et pas seulement dans le domaine éducatif. (Notes de Libres Amériques)
Bande-annonce de "Maestra" (La maîtresse)
Ci-après un
article de 2009 du journal mexicain La Jornada. Il vient porter un coup de projecteur
sur une action de coopération à connaître ou à faire connaître.
Alphabétiser à la Cubaine
« La Jornada, de la méthode cubaine d´alphabétisation
" Yo si puedo ", " Moi, oui, je peux ".
Reposant sur les traditions pédagogiques cubaines, la méthode
d´alphabétisation " Yo si puedo ", va au-delà du fait d´enseigner à
lire et à écrire à ceux qui ne peuvent pas le faire car elle tente de les
introduire dans un processus d´élévation de leur niveau culturel.
Appliqué avec succès dans une vingtaine de pays pauvres
d´Amérique Latine, d´Afrique et d´Océanie, le programme a eu son principal
antécédent dans l´alphabétisation par radio qui a eu lieu en Haïti en 1999.
Le projet a surgi de la nécessité de lutter contre ce fléau
qui touche 870 millions de personnes dans le monde, dont la moitié sont des
femmes et auxquelles il faut ajouter 113 millions d´enfants qui ne vont pas à
l´école.
Deux millions de personnes ont d´ores et déjà alphabétisées
avec la méthode " Yo si puedo ", et elle se base donc sur ces
expériences locales.Jaime Canfux, un de ses créateurs rappelle que Cuba est
passée par une campagne d´alphabétisation de centaines de milliers de
personnes.
Il souligne que si nous pouvons montrer les taux de
scolarisations actuels, c´est parce que l´enseignement pour adultes a été mis
en place.La méthode cubaine d´alphabétisation " Yo si puedo ", qui a
maintenant des versions en 12 langues a été primée par l´UNESCO, l´Organisation
des Nations Unies pour l´Education, la Science et la Culture.
Outre l´espagnol, le français, l´anglais et le portugais,
elle a maintenant des variantes en quechua et aymara destinées aux Indiens de
Bolivie, pays qui veut en avoir fini avec l´analphabétisme en août prochain.
L´UNESCO a remis à " Yo si puedo " à deux reprises
le prix d´alphabétisation Roi Sejong - la dernière fois, l´année passée - qui
récompense ceux qui contribuent à l´élévation du niveau de l´enseignement dans
le monde.
Des pays comme l´Argentine, la Bolivie, l´Equateur, le
Guatemala, le Mexique et la Nouvelle-Zélande ont bénéficié de ce programme qui
compte le Président Fidel Castro au nombre de ses promoteurs enthousiastes.
Il a connu son épreuve du feu en 2004 au Venezuela. Plus
d´un million et demi de personnes ont été alphabétisées. Le programme utilise des
technologies audio-visuelles modernes qui appuient le travail des
alphabétiseurs formés par des spécialistes cubains.
Près de 400 000 personnes étudient selon cette méthode en
Bolivie sur un million 200000 qui ne savent pas lire et écrire. Près de 80000
ont d´ores et déjà appris avec l´aide d´assesseurs vénézuéliens.
Le projet a de multiples variantes qui s´adaptent aux
conditions matérielles de l´endroit où il est mis en œuvre car il peut utiliser
la télévision, un magnétoscope, la radio là où il y a l´électricité.Cuba a
également donné des panneaux solaires afin qu´il puisse parvenir aux zones
rurales.
C´est le cas de la Bolivie.César Torres, directeur de
l´Institut Pédagogique Latino-américain et caribéen qui a son siège à Cuba, a
annoncé que récemment d´autre accords ont été passés avec des mairies, des
districts et des associations d´enseignants pour le développement de
l´éducation avec l´aide de Cuba.
Il a signalé qu´à la fin 2007, la méthode devrait être
appliquée dans 25 pays et que sa mise en œuvre dans 8 nations africaines est en
cours de préparation." Yo, si puedo " est actuellement la méthode
d´alphabétisation la plus employée dans le monde, compte tenu de la rapidité de
l´apprentissage - de 7 à 10 semaines - et de son effectivité.
Carlos Torres a signalé que le suivi doit être assuré car
une personne qui n´en bénéficie pas peut devenir illettrée en deux ans.
C´est pourquoi la collaboration cubaine prévoit des projets
d´amélioration de la qualité de l´éducation ainsi que des mesures s permettant
l´élévation du niveau des connaissances, la formation et l´utilisation de
l´enseignement à distance.
Nora Isaac, conseillère à l´Institut Pédagogique
Latino-américain et caribéen, signale que la méthode cubaine d´alphabétisation
va au-delà d´une simple acquisition de connaissances car elle ouvre la voie à
des actions de transformation et d´intégration sociales.
De plus, elle offre des facilités pour l´interaction de ceux
qui apprennent à lire et à écrire et leur donne la possibilité de faire face à
la vie en société.Nora Isaac qui a fait l´expérience de plus de deux ans
d´application de la méthode dans des communautés péruviennes a souligné que la
grande flexibilité du programme permet d´intégrer parfaitement le contenu de
l´enseignement au contexte.
La spécialiste qui travaille depuis 27 ans dans le domaine
de l´éducation pour adultes signale que cette souplesse permet aux personnes
qui apprennent à lire et à écrire de s´insérer dans les sociétés modernes dans
lesquelles elles sont appelées à vivre.En bref, - a signalé la spécialiste -
" Yo, si puedo ", la méthode cubaine va au-delà de l´alphabétisation,
parce que, sans intervenir dans les affaires intérieures des nations où elle
s´applique, elle offre à ses bénéficiaires les moyens de lutter pour un monde
meilleur.
Prix d’Alphabétisation de l’UNESCO à la Chaire d’éducation
et alphabétisation des enfants et adultes de l’Instituto pedagogico
latinoamericano y caribeño (IPLAC) de la République de Cuba pour son travail en
vue de faire progresser le potentiel individuel et social à travers des
méthodes d’apprentissage novatrices, avec des succès dans plus de 15 pays,
notamment en Equateur et au Venezuela.
Son programme Yo, sí puedo a été adapté, et dans certains
cas reproduit, dans différentes parties du monde et dans une grande variété de
contextes sociaux, culturels et ethniques. La récompense reconnaît également le
travail de construction d’un modèle d’évaluation des variables, indicateurs et
instruments afin de contrôler et d’évaluer l’impact des programmes
d’alphabétisation sur les nouveaux alphabétisés et leur environnement humain,
ainsi que sur leur développement individuel.
L’audiovisuel et les nouvelles technologies de l’information
et de la communication ont été utilisés pour étendre la portée et l’efficacité
du matériel éducatif, y compris le matériel de post-alphabétisation développé
pour le programme. Le matériel post-alphabétisation est étudié pour inculquer
et développer la capacité à lire et les compétences en écriture, élargir le
vocabulaire des nouveaux alphabétisés, faciliter la réflexion et la discussion
et développer l’expression orale. Le programme englobe également des sujets
relatifs à la famille, l’environnement, l’hygiène et la santé, liés au contexte
socioculturel, économique et politique du pays dans lequel il est implanté.
Sources : Radiohc.cu