De la campagne 2012
des présidentielles
au Venezuela
Par Ivan de la Pampa
La campagne des élections présidentielles au Venezuela
touche à sa fin. Dimanche les Vénézuéliens se rendront aux urnes et désigneront
le prochain président de la République bolivarienne. Ces derniers jours auront
été marqués par l’affrontement entre les partisans des deux favoris. La
campagne électorale dans l’état de Barinas a tourné au carnage (sud-ouest du
Venezuela). Trois partisans du candidat Henrique Capriles sont morts, des
militants de Chavez ont été mis en cause, actuellement et normalement une
enquête est en cours selon les autorités locales et nationales.
La campagne ne fut pas de tout repos et les antagonismes
n’ont jamais été aussi fort, faut-il voir un dérapage du pouvoir ou simplement
de jusqu’où le ressentiment peut aller ? Ce qui est clair et aux regards
des informations publiées, si l’incident est plus que regrettable, le Venezuela
n’est pas toujours guéri des plaies qui surgirent avec le coup d’état du 11 au
13 avril 2002.
Les haines sont toujours aussi vives et peuvent tourner des deux côtés à des niveaux inquiétants.
Les haines sont toujours aussi vives et peuvent tourner des deux côtés à des niveaux inquiétants.
Rien d’étonnant et comme l’a fait savoir en septembre
Reporters sans frontières, la presse ait été prise en tenaille et que l’on ait
dénombré au moins 40 journalistes inquiétés dans l’exercice de leurs fonctions
en cette campagne des présidentielles 2012.
Dans toutes ces affaires touchant à l’exercice du droit à manifester ou à exprimer ses opinions, nous buttons souvent sur la question de l’application du droit et à ce que le Venezuela dispose d’une police et d’une justice hors de tout soupçon. Nous en sommes loin.
Dans toutes ces affaires touchant à l’exercice du droit à manifester ou à exprimer ses opinions, nous buttons souvent sur la question de l’application du droit et à ce que le Venezuela dispose d’une police et d’une justice hors de tout soupçon. Nous en sommes loin.
La responsabilité de l’état vénézuélien est posée, du moins
celui qui sera élu dimanche prochain ne pourra changer ce pays s’il ne dispose
pas d’un plan effectif de lutte contre la corruption, le temps des vœux pieux
doit devenir réalité, sauf à nier les évidences.
Il serait temps qu’Hugo Chavez ouvre les yeux, l’autocritique ne suffit pas comme il l’a fait récemment, il en va d’asseoir et conforter les services publics, favoriser la formation et regarder de face le quotidien des Vénézuéliens face aux mannes corruptives et de son fonctionnement chronique.
Il serait temps qu’Hugo Chavez ouvre les yeux, l’autocritique ne suffit pas comme il l’a fait récemment, il en va d’asseoir et conforter les services publics, favoriser la formation et regarder de face le quotidien des Vénézuéliens face aux mannes corruptives et de son fonctionnement chronique.
Aussi on ne peut que saluer l’objectif de construire des
logements nouveaux le pays en manque terriblement et Caracas depuis de longues
années ne suffit pas à la demande locative, notamment pour les plus pauvres.
Ensuite à savoir si l’on a construit 40 ou 200.000 logements récemment, les
besoins se chiffrent en millions, ou comment en finir avec un urbanisme non
maîtrisé ou repenser la ville ?
Ce que l’on peut lire dans la presse…
Quand on peut lire sous certaines plumes que l’Etat
providence existerait au Venezuela, oui c’est vrai, en parti grâce au travail
mené lors de la décennie 2000-2010, pas au regard de ce qui fut avant, sauf à
remonter aux années 1960. Et quoi que l’on croit l’édifice est encore fragile,
même si Henrique Capriles affirme vouloir maintenir les acquis, voire les
renforcer en s’appuyant sur l’exemple du Brésil.
L’Etat providence est un ensemble socioéconomique complexe
et plutôt propre au pays du nord de l’hémisphère, qu’il existe des filets de
protection au Venezuela, ils le furent pour des évidences échappant pour
beaucoup à ce que nous connaissons. La situation sanitaire des Vénézuéliens
méritaient un effort sans précédent et si le pétrole a pu servir en grande part
à financer l’essentiel, en ce domaine, le gouvernement bolivarien et sous
l’impulsion de Chavez a plus que raison d’aider les plus humbles. Et l’on peut
souligner les efforts importants en matière d’éducation et de médecine gratuite
qui ont suivi.
Ci-contre : Photo de la prison militaire de San Carlos
Du temps du « social-démocrate » Carlos Andres Perez les enfants de Caracas vivant à la rue était une réalité prégnante. Et il peu fait écho des milliers de militants de gauche qui ont été torturés, pour certains tués dans les prisons du pouvoir.
Il existait deux lieux emblématiques, l’une était à Caracas la prison de Catia détruite dans les années 1990, ancien lieu de torture, notamment de 1989 à 1991, et la prison militaire de San Carlos, cette dernière est devenue sous Chavez un lieu de création artistique et de mémoire (et fut aussi son lieu d’incarcération de 1992 à 1994).
Du temps du « social-démocrate » Carlos Andres Perez les enfants de Caracas vivant à la rue était une réalité prégnante. Et il peu fait écho des milliers de militants de gauche qui ont été torturés, pour certains tués dans les prisons du pouvoir.
Il existait deux lieux emblématiques, l’une était à Caracas la prison de Catia détruite dans les années 1990, ancien lieu de torture, notamment de 1989 à 1991, et la prison militaire de San Carlos, cette dernière est devenue sous Chavez un lieu de création artistique et de mémoire (et fut aussi son lieu d’incarcération de 1992 à 1994).
Nous avons pu aussi lire que Henrique Capriles représentait
les sociaux-démocrates, du moins que son programme pouvait en avoir
l’apparence. Que n’en déplaise à certains, la sociale démocratie se situe non
seulement à gauche, mais dans une histoire propre au sein du mouvement ouvrier.
De plus coller nos propres référents sur la sociale démocratie latino américaine, c’est se tromper à coup sur, et en France la question est tout aussi tortueuse, parce que la conversion du PS à la « sociale démocratie » est assez récente et lointaine de la sociale démocratie des pays du nord de l’Europe.
De plus coller nos propres référents sur la sociale démocratie latino américaine, c’est se tromper à coup sur, et en France la question est tout aussi tortueuse, parce que la conversion du PS à la « sociale démocratie » est assez récente et lointaine de la sociale démocratie des pays du nord de l’Europe.
En l’état la question que l’on peut se poser c’est pourquoi
la deuxième internationale a maintenu dans ses rangs des partis comme Action
Démocratique au Venezuela et le parti Libéral colombien ? Par
incompétence, ignorance, ou parce que l’internationale socialiste est un machin
très lointain et plus vraiment en phase avec les prolétariats du monde ?
Bon bref, il faut souhaiter que tout aille bien dimanche
soir au Venezuela
Il faudra prendre en compte qui sera le candidat élu et
garder une certaine distance sur ce que l’on peut lire sur ce pays et sur les
termes utilisés.
Et sortir de certaines chimères concernant la démocratie au Venezuela, comme tout modèle elle est perfectible, et les derniers mots de campagne du candidat Capriles n’y changeront pas gran-chose, sauf à jouer avec la peur et attiser les haines. Hugo Chavez a averti de son côté, qu’il cessera sa campagne le 4 octobre et n’interviendra pas avant dimanche 7 octobre 2012 au soir.
Et sortir de certaines chimères concernant la démocratie au Venezuela, comme tout modèle elle est perfectible, et les derniers mots de campagne du candidat Capriles n’y changeront pas gran-chose, sauf à jouer avec la peur et attiser les haines. Hugo Chavez a averti de son côté, qu’il cessera sa campagne le 4 octobre et n’interviendra pas avant dimanche 7 octobre 2012 au soir.
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