Par Julián Ortega Martínez - Traduction de Marie Andre
Ces derniers mois ont connu une augmentation des attentats
contre les installations énergétiques colombiennes par les FARC
(Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) et l'ELN
(Armée de Libération Nationale). Même si ces attentats ont des conséquences sur
la vie des colombiens, la plupart du temps elles sont intégrées aux discussions
sur le problème majeur du terrorisme. Cependant, quelques blogueurs colombiens
donnent un éclairage différent.
Alejando Gaviria décrit
[es] la situation déprimante des attentats jusqu'à fin août 2012 :
Le problème est sérieux. Beaucoup plus que ce que l'on dit. Tumaco est resté sans électricité pendant deux semaines.
Plusieurs villes du
département d'Auraca ont connu la même situation pendant quelques jours. Une
ligne électrique qui reliait la Colombie centrale à la côte des Caraïbes a été
dynamitée cette semaine. En août 2012 quinze tours ont été démolies. Et sept autres
ont été gravement endommagées.
Depuis le début de l'année, on totalise 60 attentats contre
les installations électriques. En 2010 on en a compté 24; et en 2011, 58. Dans un billet
[es] du mois d'août, Jorge Monroy critique l'ancien Ministre des Finances.
Carlos Echeverry qui prétend
[es] que les attentats des FARC n'ont pas d'impact sur l'économie :
Chaque fois que les FARC font des opérations de commandos,
détruisent un pylône électrique ou font exploser un oléoduc, ils réduisent le
potentiel de production de toute la Colombie, en réduisant le PNB (Produit National
Brut) potentiel.
Ce que veut dire le ministre est grave, car si les attentats
ont lieu à l'extérieur de Bogotà, le PNB potentiel baisse plus que
proportionnellement au PNB réel, ce qui signifie que, selon cette méthode de
mesure, les chiffres du PNB qu'il présente sont encore plus significatifs.
Tumaco,
une ville minière de la côte du Pacifique, au sud-ouest de la Colombie, près de
l'Equateur, a été l'un des endroits les plus touchés. La ville est restée dans
l'obscurité pendant
deux semaines au mois d'août et a également connu une réduction de son
approvisionnement en eau.
Des mines terrestres autour des pylônes ont tué trois personnes [es] entrain de faire des réparations, dont un citoyen
de la tribu des Awá.
Une autre mine terrestre, posée près d'un pylône mais
aussi d'une école, atué un jeune garçon Awá de 17 ans [es].
Mundo Noticias résume
[es] la situation et certaines des mesures prises ou envisagées par les
autorités :
L'administration locale ainsi que les forces de sécurité
prévoient d'instituer un couvre-feu à Tumaco dans les heures qui viennent […]
Les gens doivent faire face à une situation dramatique et inquiétante car les
denrées essentielles commencent à devenir rares.
De plus, les chauffeurs de bus
refusent d'aller en ville à cause des troubles qui règnent dans la région. |…]
Les écoles privées et publiques ont décidé de suspendre les cours jusqu'au
rétablissement de l'ordre. 56 000 élèves ont été mis en vacances [forcées].
Le 18 août 1012, près de 2000 personnes ont manifesté [es] pour dire leur refus du terrorisme. La situation stratégique
de Tumaco et l'insécurité qui y règne enont fait la cible des guérillas, des paramilitaires et des bandes
criminelles (”Bacrim”) impliqués dans le trafic de drogue.
Un Sénateur de
gauche a demandé [es] au gouvernement de renforcer la sécurité policière dans la
région.
Bien que parfois brièvement mentionnées par les médias, ces
attaques ne font pas la une et ne sont pas l'objet d'une couverture
approfondie.
Les blogueurs en parlent à peine, si ce n'est pour les répertorier
sur la liste des actes criminels commis par des groupes violents.
Gaviria a
prétendu que l'augmentation des attaques pouvait s'apparenter à des rumeurs au
moment des négociations entre le gouvernement colombien et les FARC, qui
avaient “l'objectif caché d'obtenir un avantage stratégique”.
Les rumeurs ont été confirmées
quelques jours plus tard.
Ces attaques montrent combien l'Etat colombien,
qui prétend
[es] qu'elles sont la preuve de “la faiblesse” des groupes de la guérilla, est
loin d'assurer une présence sérieuse dans les zones les plus reculées du pays
où les groupes criminels armés continuent de prospérer, malgré quelques efforts [es].
Source : Global Voices